En réaction à un rapport publié mercredi 8 novembre par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), qui montre que la production de combustibles fossiles prévue d’ici à 2030 sera plus de deux fois supérieure au niveau maximum requis pour respecter l’objectif international de limiter le réchauffement climatique au cours de ce siècle à 1,5 °C par rapport à la température moyenne de l’ère préindustrielle, Candy Ofime, chercheuse sur la justice climatique pour Amnesty International, a déclaré :
« À l’approche du sommet de la COP28 sur le climat, nous voyons que les principaux pays producteurs de combustibles fossiles restent esclaves de la recherche de profit des grandes compagnies d’énergies fossiles au lieu de respecter leurs obligations en matière de droits humains et leurs engagements aux termes de l’Accord de Paris. Les États participant à la COP28 doivent y remédier en s’accordant sur un processus urgent et équitable d’abandon de tous les combustibles fossiles.
« Comme l’indique le rapport du PNUE, une hausse de la production et de l’utilisation des énergies fossiles n’est pas compatible avec un avenir sûr et vivable. Le changement climatique a des conséquences sur les droits à la vie, à la santé, à l’alimentation, à l’eau, à la culture et à un environnement propre, sain et durable des générations actuelles et futures. Les catégories marginalisées et les populations autochtones sont les premières victimes des préjudices liés au changement climatique aujourd’hui, et cela ne fera qu’empirer avec une augmentation des émissions de gaz à effet de serre liée à la combustion de plus d’énergies fossiles.
Une augmentation de la production mondiale de charbon jusqu’en 2030 et de la production mondiale de pétrole et de gaz jusqu’en 2050 au moins nous dirige tout droit vers une aggravation du chaos climatique
Candy Ofime, chercheuse sur la justice climatique pour Amnesty International
« Alors que 2023 sera certainement de loin l’année la plus chaude jamais enregistrée, les gouvernements continuent d’alimenter de manière irresponsable une crise climatique qui s’aggrave rapidement. Une augmentation de la production mondiale de charbon jusqu’en 2030 et de la production mondiale de pétrole et de gaz jusqu’en 2050 au moins nous dirige tout droit vers une aggravation du chaos climatique.
« Il faut que cela change pour éviter une catastrophe sur le plan des droits humains. Les États doivent prendre des mesures urgentes dès à présent pour abandonner progressivement toute la production de combustibles fossiles, notamment en arrêtant de la subventionner, en cessant tous les nouveaux projets d’expansion et en accélérant une transition juste et équitable vers les énergies renouvelables. Ceux qui sont les principaux responsables des émissions historiquement et les pays à revenu élevé qui produisent des combustibles fossiles doivent agir davantage et plus rapidement, et ils doivent fournir une aide adéquate aux États qui en ont besoin pour décarboner leur économie. »
Complément d’information
Le rapport 2023 du Programme des Nations Unies pour l’environnement sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de production des combustibles fossiles souligne en outre qu’il n’est pas possible de se fier aux technologies risquées et n’ayant pas fait leurs preuves, comme le captage et le stockage du dioxyde de carbone ou les mécanismes d’élimination du dioxyde de carbone, et que leur utilisation pourrait retarder le processus d’abandon des énergies fossiles qui est nécessaire pour protéger les droits humains et l’environnement. Ce rapport influencera les discussions lors du sommet de la COP28 sur le climat, qui se déroulera du 30 novembre au 12 décembre.