L’espace civique a continué de se restreindre dans les Amériques, ce qui mettait en péril les avancées en matière de droits humains réalisées au cours des décennies précédentes. Des journalistes et des défenseur·e·s des droits humains, en particulier celles et ceux qui luttaient pour la justice climatique ou pour la protection de leurs terres et de leur environnement, ont été la cible d’actes de harcèlement, de poursuites pénales, d’attaques et d’homicides. Les Amériques restaient donc l’une des régions les plus dangereuses pour ces activités. La plupart des pays des Amériques ne disposaient pas d’un système solide de protection des défenseur·e·s des droits humains. Des forces de sécurité sont intervenues dans des manifestations pacifiques en faisant usage d’une force illégale. Dans de nombreux pays, les autorités ont continué de bafouer les droits à la vie, à la liberté, à un procès équitable et à l’intégrité physique des personnes, et ont procédé à de multiples arrestations arbitraires. La violence fondée sur le genre restait très ancrée dans toute la région, et les autorités n’ont pas pris les mesures nécessaires pour remédier à l’impunité dans ce domaine et assurer la protection des femmes, des filles et des autres personnes particulièrement susceptibles de subir des violences et des discriminations. Le mouvement de ces dernières années en faveur du renforcement de l’accès à un avortement sûr a connu un coup d’arrêt dans toute la région, même dans les pays où l’interruption volontaire de grossesse avait été dépénalisée. Les personnes LGBTI étaient toujours en butte à de nombreuses persécutions et se heurtaient à des obstacles en matière de reconnaissance juridique. Les peuples autochtones continuaient de subir des violations des droits humains de manière disproportionnée et étaient victimes de discriminations. Dans un certain nombre de pays, le droit des populations indigènes au consentement préalable, libre et éclairé a été bafoué, en particulier dans le cadre de projets de grande ampleur. Face aux effets dévastateurs des crises économiques, humanitaires et politiques que connaissait la région, les personnes quittant leur pays d’origine pour trouver la sécurité ailleurs étaient toujours plus nombreuses. Dans plusieurs pays, les autorités ont manqué à leur devoir de respecter et protéger les droits des personnes réfugiées ou migrantes. Les pays ont eu de plus en plus souvent recours à la force militaire pour gérer le nombre croissant de migrant·e·s. L’impunité pour les violations des droits humains et les crimes de droit international restait très répandue, et un très grand nombre d’États continuaient de ne pas se soumettre à la surveillance internationale. Le Brésil, le Canada et les États-Unis figuraient parmi les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre au monde. Le développement de l’extraction et de la production de combustibles fossiles dans la région mettait en péril la réalisation des objectifs climatiques mondiaux. Les gouvernements ne se sont pas engagés sur la voie de l’abandon rapide et équitable de l’utilisation et de la production de tous les combustibles fossiles et toutes les subventions aux énergies fossiles. Tout n’était cependant pas perdu. Malgré ces sombres perspectives, des militant·e·s des droits humains et d’autres personnes mobilisées pour défendre les droits fondamentaux dans les Amériques ont continué de se battre face à une adversité accrue pour obtenir des changements structurels et avancer vers plus de justice et d’équité dans la région.
Lire la suiteLuz Saviñón 519, Col. del Valle Norte, Del. Benito Juárez, CP 03103, México DF