
Les défenseur·e·s des droits humains dans les Amériques ont été pointés du doigt, harcelés et attaqués, faisant notamment l’objet de détentions arbitraires, de campagnes de diffamation, de disparitions forcées, de déplacements forcés, de surveillance illégale, d’homicides, de menaces, d’actes de torture et de procès inéquitables.
La presse a subi des attaques (y compris des homicides sur la personne de journalistes) et des actes de harcèlement, et des populations ont été surveillées illégalement, ce qui menaçait la liberté d’expression. Le droit de manifester a été entravé par des réglementations restrictives et par la répression exercée par les forces de l’ordre.
Des États n’ont pas enquêté sur des violations flagrantes des droits humains et des crimes de droit international (disparitions forcées, exécutions extrajudiciaires) et n’ont pas pris les mesures nécessaires pour y apporter réparation. De modestes progrès ont été accomplis en matière d’obligation de rendre des comptes pour la répression politique et les crimes commis dans le passé. Le système interaméricain des droits de la personne est resté un acteur essentiel des initiatives régionales en faveur de la vérité, de la justice et de réparations.
Utilisés à titre de répression ou dans le cadre de politiques de sécurité publique, les procès inéquitables et les arrestations arbitraires ou massives sont restés des pratiques quotidiennes. Dans certains pays, des procès inéquitables ont été tenus devant des tribunaux qui n’étaient pas indépendants.
Le racisme envers les personnes noires et la discrimination à l’égard des populations autochtones sont restés très répandus dans la région. Des discriminations envers les personnes LGBTI ont été recensées partout dans les Amériques. Les personnes transgenres étaient durement touchées par la violence.
Les États n’ont pas pris les mesures nécessaires pour réduire au minimum les répercussions de la crise climatique sur les droits humains. Dans plusieurs pays, les populations ont subi les conséquences de feux de forêt, d’inondations, de l’élévation du niveau des mers et de l’érosion côtière.
Les États n’ont pas satisfait à leurs obligations de garantir les droits économiques et sociaux des personnes, ce qui pénalisait particulièrement les groupes en butte à la discrimination. La pauvreté et les inégalités étaient omniprésentes dans la région. Les services de santé étaient inadaptés et sous-financés et des millions de personnes étaient en situation d’insécurité alimentaire.
Des violences fondées sur le genre, y compris des féminicides et des violences sexuelles, n’ont cessé d’être commises partout dans la région, en toute impunité. L’accès à l’avortement a été entravé, en droit et en pratique, et les personnes qui en pâtissaient le plus étaient celles en butte à de multiples formes de discrimination. Plusieurs pays ont mis en place, dans la loi ou dans la pratique, des politiques réduisant l’accès aux services de santé reproductive.
Les peuples autochtones ont continué d’être marginalisés et de subir des violences et des discriminations ; dans plusieurs pays, leur droit au consentement préalable, libre et éclairé a été bafoué par les autorités. Les atteintes aux droits humains commises par des acteurs étatiques ou non étatiques étaient souvent liées à des problèmes de propriété foncière ou de titres de propriété ainsi qu’aux activités des industries extractives.
Cette année encore, des milliers de personnes qui fuyaient les persécutions, les violations des droits humains, l’insécurité et les effets néfastes du changement climatique ont quitté leur pays et se sont déplacées dans la région pour trouver une protection internationale. Un grand nombre de personnes migrantes, réfugiées ou demandeuses d’asile ont dû faire face à la violence, à la xénophobie et au racisme, ainsi qu’à des obstacles juridiques et administratifs qui les empêchaient d’exercer leurs droits.
Lire la suiteLuz Saviñón 519, Col. del Valle Norte, Del. Benito Juárez, CP 03103, México DF