Israël multiplie les expulsions forcées de Palestiniens en Cisjordanie

Amnesty International a appelé les autorités israéliennes à mettre fin aux expulsions forcées de Palestiniens en Cisjordanie à la suite d’une récente série d’expulsions de familles palestiniennes opérées par l’armée dans le nord de la vallée du Jourdain. Dix-sept familles vivant dans la région de la vallée du Jourdain et ayant reçu la semaine dernière un avis d’expulsion risquent d’être chassées de chez elles de manière imminente. « Ces avis d’expulsion ne sont qu’un exemple des violations du droit à un logement convenable que subissent les Palestiniens. Les autorités palestiniennes doivent immédiatement annuler toutes les décisions d’expulsion et de démolition, a déclaré Philip Luther, directeur adjoint du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International. « Les Palestiniens qui vivent sous occupation israélienne sont soumis à de telles restrictions en matière de construction qu’ils se retrouvent dans une situation sans issue. Quoi qu’ils fassent, ils risquent d’être privés de logement. » Le 24 juin, des responsables de l’armée israéliennes accompagnés de soldats ont remis un avis d’expulsion à deux familles vivant dans le village d’Ein al Hilwe. Le 27 juin, les autorités militaires en ont remis à 15 autres familles vivant non loin de là, à al Farisiya. Dans les deux cas les habitants se sont vu signifier qu’ils avaient 24 heures pour quitter les lieux. Au total 83 personnes font l’objet d’une mesure d’expulsion forcée dans ce secteur. Selon l’agence de presse palestinienne Maan, un porte-parole de l’armée israélienne a déclaré que les expulsions d’habitants d’al Farisiya avaient été ordonnées parce que les maisons se trouvaient dans une « zone militaire fermée ». Aux termes du droit israélien, les autorités ne sont pas tenues de proposer aux familles expulsées une solution de relogement ou une indemnisation, ce qui signifie qu’un grand nombre de ces familles risquent de se retrouver sans abri et dans le dénuement si elles ne peuvent pas être aidées par leurs proches, leurs amis ou des organisations caritatives. Si les maisons sont souvent prises pour cibles, les autorités israéliennes ont également ordonné la démolition d’écoles, de centres de soins, de routes, de citernes, de pylônes électriques, de cabanes et d’enclos pour animaux appartenant à des Palestiniens. Selon les Nations unies, en 2009 plus de 600 palestiniens – dont plus de la moitié étaient des enfants – ont vu leur maison détruite sur ordre des autorités israéliennes. Amnesty International a appelé les autorités israéliennes à instaurer un moratoire sur les démolitions et les expulsions en Cisjordanie. « La responsabilité de réglementer la planification et les constructions dans la vallée du Jourdain, notamment, doit être retirée aux autorités militaires israéliennes et confiée exclusivement aux communautés palestiniennes concernées », a ajouté Philip Luther.