Réagissant à l’ouverture du premier procès devant la Cour pénale spéciale (CPS) en République centrafricaine (RCA), Abdoulaye Diarra, chercheur sur l’Afrique centrale à Amnesty International, a déclaré :
« L’ouverture du premier procès devant la CPS est un jour très attendu et un moment de vérité pour de nombreuses personnes en RCA. Pendant trop longtemps, les victimes de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité ont dû attendre justice et réparations. Le tribunal doit maintenant veiller à ce qu’Issa Sallet Adoum, Yaouba Ousman et Mahamat Tahir soient jugés selon les normes d’un procès équitable.
« Nous appelons également les autorités centrafricaines et la MINUSCA à intensifier leurs efforts pour arrêter d’autres personnes recherchées pour des crimes de droit international par la CPS. L’audience d’aujourd’hui doit être la première d’une série de procès devant le tribunal. Les criminels de guerre présumés occupant des postes de plus grande autorité doivent également faire face à la justice pour les atrocités commises en RCA.
Complément d’information
Le 19 avril 2022, la CPS a ouvert un procès contre Issa Sallet Adoum, Yaouba Ousman et Mahamat Tahir pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis lors d’attaques dans les villages de Koundjili et Lemouna en mai 2019, au cours desquelles des dizaines de civils ont été tués.
La CPS est une cour hybride soutenue par l’ONU qui a été créée en 2015 et a commencé à fonctionner en 2018. Elle a pour mandat d’enquêter et de poursuivre les crimes de droit international commis en RCA depuis 2003.
Dans un rapport de décembre 2021, « Un pas en avant, deux pas en arrière », Amnesty International a détaillé comment les retards dans l’exécution des mandats d’arrêt représentent l’un des plus grands obstacles à la mise en œuvre du mandat de la CPS.
En octobre 2020, l’organisation a également souligné un manque de transparence au sein de la CPS et des inquiétudes concernant le droit à un procès équitable des suspects.