Syrie. Dans la province d’Idlib, une frappe qui serait imputable à l’aviation russe fait de nombreuses victimes civiles

En réaction aux informations selon lesquelles l’aviation russe a procédé à une frappe aérienne dans la province d’Idlib le 7 juin, tuant au moins 44 personnes, Lynn Maalouf, directrice des recherches pour le Moyen-Orient à Amnesty International, a déclaré :

« Cette attaque, la plus meurtrière à Idlib depuis le début de l’année, a ciblé le village de Zardana la nuit dernière, tandis que les villageois rompaient le jeûne du ramadan. Parmi les victimes, on recense au moins six enfants, et le bilan devrait s’alourdir, des blessés succombant encore à leurs blessures. Attaquer délibérément des civils viole le droit international humanitaire et constitue un crime de guerre.

« Nous sommes très préoccupés par les informations selon lesquelles il s’agissait d’une frappe ” à deux temps “, c’est-à-dire que l’aviation mène une attaque initiale suivie d’une deuxième frappe, qui touche généralement les secouristes et les personnes qui viennent en aide aux victimes. Ces attaques cruelles qui se répètent en Syrie témoignent d’un mépris flagrant pour la vie des civils et les principes fondamentaux du droit international humanitaire.

« Le secteur où s’est déroulée l’attaque se trouve dans une zone de désescalade mise en place par la Russie, l’Iran et la Turquie en 2017 lors des pourparlers de paix d’Astana. La Russie et la Syrie doivent immédiatement mettre un terme aux attaques aveugles ou ciblées contre des civils. Il faut mener une enquête indépendante sur cette frappe aérienne et traduire en justice les auteurs présumés de crimes de guerre en Syrie. »