Colombie. Les autorités doivent assurer la sécurité des communautés menacées

Face à la grave situation de confinement des communautés qui vivent dans le bassin du fleuve Naya, dans les départements du Cauca et du Valle del Cauca, imputable à de multiples acteurs armés, et face à l’absence de l’État colombien, Erika Guevara-Rosas, directrice du programme Amériques à Amnesty International, a déclaré :

« Les autorités colombiennes doivent sans délai prendre des mesures efficaces et décisives afin de garantir la protection, la sécurité et l’intégrité physique des communautés afro-colombiennes et indigènes de la région de Naya, dans le contexte de la confiscation inquiétante de terres par plusieurs groupes armés. Ces mesures doivent être décidées en consultation avec les communautés menacées.

L’État ne peut pas laisser les habitants de la région continuer de vivre sous la menace constante d’une violence extrême.

Erika Guevara-Rosas, directrice du programme Amériques à Amnesty International

« En outre, les autorités doivent appliquer les mesures conservatoires ordonnées par la Commission interaméricaine des droits de l’homme depuis 2002. L’État ne peut pas laisser les habitants de la région continuer de vivre sous la menace constante d’une violence extrême. »

Les habitants des communautés de Concepción, Las Pavas, San Francisco, Puerto Merizalde et Juaquincito ont peur et sont exposés en permanence à des risques en raison des affrontements entre les groupes armés paramilitaires et les dissidents des FARC, et des pressions qu’ils exercent. Depuis avril 2018, cinq habitants du bassin du fleuve Naya ont été portés disparus, parmi eux le dirigeant social Iber Angulo Zamora, enlevé alors qu’il était escorté dans le cadre d’une mission humanitaire dans la région le 5 mai.