Côte d’Ivoire. Procès devant la CPI : espoir de justice pour les victimes du conflit

La Cour pénale internationale (CPI) doit veiller à ce que justice soit faite pour toutes les victimes de crimes relevant du droit international qui ont été commis en Côte d’Ivoire, a déclaré Amnesty International jeudi 28 janvier alors que s’ouvre le procès de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et de son ministre de la Jeunesse Charles Blé Goudé à La Haye.

Les deux hommes doivent répondre de crimes contre l’humanité, avec quatre chefs d’accusation : meurtres, viols, actes de persécution et autres actes inhumains, perpétrés pendant la crise post-électorale qui avait touché la Côte d’Ivoire en 2010 et 2011 et fait plus de 1 000 morts.

« Ce procès représente une étape cruciale pour les victimes en quête de justice pour les crimes commis pendant la période qui a suivi les élections. Il fait clairement comprendre que personne n’est au-dessus de la loi, car c’est la première fois qu’un ancien chef d’État est jugé par la CPI », a déclaré Gaëtan Mootoo, chercheur d’Amnesty International sur l’Afrique de l’Ouest.

Ce procès représente une étape cruciale pour les victimes en quête de justice pour les crimes commis pendant la période qui a suivi les élections.

Gaëtan Mootoo, chercheur d’Amnesty International sur l’Afrique de l’Ouest.

« Tous les responsables présumés de ces crimes graves, dont les sympathisants du président en exercice Alassane Ouattara, doivent être amenés à rendre des comptes dans le cadre de procès équitables. C’est la seule façon de garantir que justice soit faite pour les centaines de victimes. »

Complément d’information

L’ancien chef d’État ivoirien, Laurent Gbagbo, a été remis à la CPI le 30 novembre 2011. Il a comparu pour la première fois devant la Chambre préliminaire de cette instance le 5 décembre 2011.

Le 22 mars 2014, les autorités ivoiriennes ont livré Charles Blé Goudé, sous le coup d’un mandat d’arrêt de la CPI depuis le 21 décembre 2011.

La CPI a également délivré un mandat d’arrêt à l’encontre de Simone Gbagbo, ancienne première dame du pays, mais la Côte d’Ivoire refuse son transfèrement.

Amnesty International a appelé à plusieurs reprises les autorités ivoiriennes et la procureure de la CPI à enquêter sur tous les crimes de droit international commis par l’ensemble des parties durant la crise post-électorale. L’organisation s’inquiète tout particulièrement du retard qu’ont subi les enquêtes de cette instance sur les crimes perpétrés par les sympathisants du président Ouattara, en raison des ressources limitées mises à la disposition du Bureau du procureur par les États parties à la CPI.

À ce jour, les efforts judiciaires déployés par la CPI ont visés essentiellement celles et ceux qui avaient soutenu l’ancien président Gbagbo.