Brésil. Garantir les droits humains doit être une priorité pendant la période de transition

Les élections présidentielles brésiliennes se sont terminées dimanche 30 octobre dans la soirée. Selon les données officielles publiées par le Tribunal supérieur électoral (TSE), le candidat Luiz Inácio da Silva a été élu avec 50,90 % des voix, contre 49,10 % pour le président sortant Jair Messias Bolsonaro. Les votes blancs ou nuls représentaient 4,59 % du total.

Amnesty International appelle les autorités à faire des droits humains une priorité pendant la période de transition gouvernementale.

Les élections ont été marquées par des menaces pesant sur les droits civils du peuple brésilien. Des informations inquiétantes indiquent que la Police routière fédérale n’a pas respecté les décisions du TSE et a mené au moins 560 opérations d’inspection sur des véhicules transportant collectivement des électeurs et électrices dimanche.

Outre les obstacles à la libre circulation des personnes, les élections ont été entachées par la diffusion de fausses nouvelles, des déclarations de Jair Bolsonaro et les actions d’autres pouvoirs publics qui ont suscité des craintes quant à l’intégrité des institutions de l’État et au respect de l’issue des élections. Les cas de violence politique ont été récurrents.

Des personnes ont dénoncé du harcèlement électoral sur leur lieu de travail, des membres de minorités religieuses ont dénoncé des pressions après avoir manifesté en faveur des droits humains, des candidat·e·s et des particuliers ont subi des agressions physiques ou ont été tués pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression. Des journalistes ont également été agressés et intimidés, et des communautés autochtones ont été privées de leur droit à la participation politique.

Ce scénario pointe des difficultés qui vont au-delà de la période électorale et présentent des risques pour les droits humains de la population au Brésil. Amnesty International a observé et dénoncé des cas d’intimidation et de violence politique dans tout le pays pendant la période électorale et continuera de suivre le processus de transition du gouvernement fédéral. Ce processus doit se dérouler dans le respect de la Constitution fédérale, des institutions garantes de l’état de droit et des normes internationales relatives aux droits humains.

Au cours de cette période, deux documents révélant la violence politique subie par la population brésilienne ont été publiés. La veille du premier tour des élections, Amnesty International Brésil a présenté son rapport Violência Política: as violações de direitos humanos no período eleitoral 2022 (« Violence politique : les violations des droits humains durant la période électorale de 2022 »). L’organisation a relevé 42 atteintes aux droits humains commises dans les 90 jours qui ont précédé le premier tour.

Durant la période de campagne précédant le deuxième tour des élections, Amnesty International Brésil a recensé deux cas de violence politique par jour. Ces cas sont relatés dans le document intitulé A intimidação como método – violências e ameaças contra eleitoras e eleitores em 2022 (« L’intimidation comme méthode – violences et menaces contre des électeurs et électrices en 2022 »).