Réagissant aux informations selon lesquelles les autorités houthies ont condamné à mort Hamid Haydara, un prisonnier d’opinion yéménite âgé de 52 ans, pour collaboration avec Israël et falsification de documents officiels, Philip Luther, directeur des recherches et des actions de plaidoyer pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International, a déclaré :
« Les autorités houthies doivent immédiatement annuler la condamnation à mort d’Hamid Haydara. Cet homme est un prisonnier d’opinion, qui a été jugé en raison de ses convictions et des activités pacifiques qu’il mène en tant que membre de la communauté baha’ie.
« Cette condamnation est le résultat d’une procédure profondément entachée d’irrégularités accusations forgées de toutes pièces, procès inique et allégations dignes de foi selon lesquelles Hamid Haydara a été soumis à des actes de torture et à d’autres formes de mauvais traitements en détention. Elle s’inscrit aussi dans le contexte d’une vaste répression visant les personnes critiques à l’égard des autorités, les journalistes, les défenseurs des droits humains et les membres de la communauté baha’ie, qui fait que des familles entières vivent dans la peur, craignant pour leur sécurité et celle de leurs proches.
« La peine de mort est une violation du droit à la vie et constitue le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit. La condamnation à mort de Hamid Haydara doit être annulée sans délai ; il doit être libéré immédiatement et sans condition et obtenir pleinement réparation.
« Les autorités houthies doivent cesser de persécuter la communauté baha’ie et respecter son droit à la liberté de religion, qui est consacré par la Constitution yéménite comme par le droit international. »
Complément d’information
Hamid Kamal Muhammad bin Haydara est détenu à Sanaa depuis le mois de décembre 2013.
Cinq Baha’is sont actuellement détenus par les Houthis au Yémen, dont certains qui ont été soumis à des disparitions forcées.
Amnesty International et l’ONG yéménite Mwatana Organization for Human Rights (Mwatana) ont publié une déclaration publique et ont écrit en mars 2017 aux hauts responsables concernés basés à Sanaa, exprimant leur profonde inquiétude quant aux motifs pour lesquels Hamid Haydara était maintenu en détention et aux graves irrégularités qui ont entaché la procédure dans cette affaire, notamment en ce qui concerne la détention provisoire prolongée de Hamid Haydara, les retards injustifiés pour son procès, ses allégations d’actes de torture et d’autres mauvais traitements, l’absence de soins médicaux adaptés et le fait qu’il n’a pas bénéficié des services d’un avocat pendant ses interrogatoires. À ce jour, Amnesty International et Mwatana n’ont reçu aucune réponse à leur lettre.