Éthiopie. La libération de centaines de détenus doit être suivie de celle de tous les autres prisonniers d’opinion

La libération ce jour de Merera Gudina, dirigeant de l’opposition, et de centaines d’autres personnes détenues en Éthiopie doit n’être qu’un premier pas vers la libération de tous les prisonniers d’opinion dans ce pays d’Afrique de l’Est, a déclaré Amnesty International le mercredi 17 janvier, alors que 528 détenus, incarcérés dans plusieurs prisons, ont été relâchés.

« Si elle est assurément bienvenue, la libération ce jour de Merera Gudina et des autres détenus ne doit pas être la dernière. Des centaines de prisonniers d’opinion croupissent toujours derrière les barreaux, inculpés ou poursuivis pour avoir exercé légitimement leur liberté d’expression ou simplement pour avoir défendu les droits humains », a déclaré Netsanet Belay, directeur de la recherche et du plaidoyer pour l’Afrique à Amnesty International. 

Les autorités éthiopiennes doivent désormais libérer immédiatement et sans condition tous les autres prisonniers d'opinion, y compris ceux qui ont déjà été condamnés…

Netsanet Belay, directeur de la recherche et du plaidoyer pour l'Afrique à Amnesty International

« Les autorités éthiopiennes doivent désormais libérer immédiatement et sans condition tous les autres prisonniers d’opinion, y compris ceux qui ont déjà été condamnés, car ils n’ont rien fait de mal et n’auraient jamais dû être arrêtés. Maintenir ces personnes en détention, c’est perpétuer l’injustice flagrante qu’elles endurent déjà courageusement depuis trop longtemps. »

« Les autorités doivent également prendre des mesures de toute urgence pour mettre un terme à ces placement en détention injustifiés, notamment en abrogeant ou en modifiant substantiellement toutes les lois répressives en vertu desquelles la plupart des prisonniers d’opinion sont détenus, y compris le texte draconien qu’est la Loi relative à la lutte contre le terrorisme ».

Ces libérations interviennent après que le Premier ministre Hailemariam Desalegn a annoncé son intention de libérer des dirigeants de l’opposition et des centaines d’autres personnes et de fermer la prison de Maekelawi (située dans la capitale, Addis-Abeba), un centre de détention tristement célèbre où la torture était monnaie courante.