Le nouveau décret disposant que tout salarié au Venezuela peut être contraint à travailler dans les champs afin de lutter contre la crise alimentaire actuelle est illégal et instaure de fait une forme de travail forcé, a déclaré Amnesty International.
« Tenter de remédier aux pénuries alimentaires du Venezuela en forçant des gens à travailler dans les champs, c’est comme essayer de réparer une jambe cassée avec un pansement, a déclaré Erika Guevara Rosas, directrice du programme Amériques d’Amnesty International.
Tenter de remédier aux pénuries alimentaires du Venezuela en forçant des gens à travailler dans les champs, c’est comme essayer de réparer une jambe cassée avec un pansement.
Erika Guevara Rosas, directrice du programme Amériques d’Amnesty International
« Le nouveau décret passe complètement à côté de l’essentiel pour ce qui est de trouver des moyens de faire sortir le Venezuela de la profonde crise dans laquelle il est plongé depuis plusieurs années. Les autorités vénézuéliennes doivent s’attacher à demander et obtenir l’aide humanitaire dont ont besoin des millions de personnes dans le pays, et élaborer un programme réalisable de longue durée pour remédier à la crise. »
Ce décret, officiellement publié en début de semaine, dispose que les personnes travaillant dans les entreprises publiques et privées peuvent être amenées à rejoindre des organismes d’État spécialisés dans la production alimentaire. Elles devront travailler temporairement dans les nouvelles entreprises pendant 60 jours au minimum, puis, à l’issue de cette période, soit leur « contrat » sera renouvelé automatiquement pour 60 jours supplémentaires, soit elles seront autorisées à reprendre leur travail habituel.