Le Salvador rejette la loi d’amnistie à l’occasion d’une décision de justice historique

Un arrêt prononcé par la Cour suprême du Salvador afin de déclarer la loi d’amnistie anticonstitutionnelle est une avancée historique et attendue de longue date, a déclaré Amnesty International.

« C’est un moment historique pour les droits humains au Salvador. En renonçant à une loi qui n’a rien fait d’autre que laisser les auteurs de graves violations des droits humains bénéficier de l’impunité pendant des décennies, le pays fait enfin face à son passé tragique », a déclaré Erika Guevara-Rosas, directrice pour la région des Amériques à Amnesty International.

En renonçant à une loi qui n’a rien fait d’autre que laisser les auteurs de graves violations des droits humains bénéficier de l’impunité pendant des décennies, le pays fait enfin face à son passé tragique.

Erika Guevara-Rosas, directrice pour la région des Amériques à Amnesty International

« Le Salvador ne doit pas perdre de temps, il doit traduire en justice les responsables présumés de dizaines de milliers d’homicides illégaux et de disparitions forcées durant le conflit armé interne. Il ne faut pas que les victimes aient à attendre justice, vérité et réparations une seconde de plus. »

Selon une commission vérité des Nations unies, plus de 75 000 personnes ont été victimes de torture, d’homicides illégaux ou de disparitions forcées au cours du conflit armé interne au Salvador entre 1980 et 1992.

L’armée salvadorienne a perpétré plusieurs massacres dans des villages accusés de soutenir des groupes de guérilla.

Cinq jours après que la commission vérité des Nations unies a publié ses recommandations en 1993, les autorités salvadoriennes ont adopté une loi d’amnistie qui a jusqu’à présent empêché que des enquêtes soient ouvertes sur les violations des droits humains commises durant le conflit.