Guantánamo: la souffrance et la détresse de milliers d’enfants

Partout dans le monde, des milliers d’enfants ont vécu dans la détresse et la souffrance en raison des politiques et pratiques contre-terroristes des États-Unis. Certains ont pratiquement été placés en détention au secret illimitée, sans inculpation ni jugement. D’autres ont été torturés ou soumis à des traitements cruels, inhumains et dégradants. Et bien d’autres encore, chez eux, souffrent de l’absence de leurs pères, de leurs frères et d’autres parents qui ont eux-mêmes été placés en détention illimitée, souvent pendant plusieurs années. Les autorités américaines auraient détenu au moins 17 enfants à Guantánamo Bay. Quatre d’entre eux, peut-être davantage, se trouvent toujours dans ce centre. Il s’agit de Mohammed al Gharani, d’Omar Khadr, tous les deux âgés de 15 ans au moment de leur arrestation, de Hassan bin Attash, âgé de 17 ans lors de sa capture et de Yousef al Shehri (16 ans). “Parfois, j’ai envie d’aller voir Bush et de lui dire ‘Tu te rends compte de ce que tu fais ?’ Parfois, j’ai juste envie de tout oublier.” Zahra Paracha, 14 ans, fille de Saifullah Paracha, un détenu de Guantánamo

Un autre détenu, Yassar al Zahrani, avait semble-t-il dix-sept ans lorsqu’il a été arrêté. Il est mort à Guantánamo en juin 2006. Il se serait pendu. Seuls trois des enfants détenus à Guantánamo ont été séparés des autres prisonniers adultes, bien que le droit international exige la mise en place de mesures spéciales de protection pour les personnes de moins de 18 ans placées en détention. Les autres ont dû subir les mêmes conditions que les adultes: détention prolongée à l’isolement, absence de contact avec les familles, aucun accès à l’éducation, entre autres. Tous ces mineurs capturés puis transférés à Guantánamo ont maintenant plus de 18 ans. Cela ne change rien au fait que la façon dont ils ont été traités violait les principes internationaux relatifs à la détention des enfants. “Ces mineurs, de même que les autres détenus, ont été traités comme des combattants ennemis représentant une menace pour les États-Unis. L’âge n’est pas un facteur déterminant en détention.” Ministère de la défense des États-Unis, janvier 2004     Guantánamo est un symbole d’injustice. Le gouvernement américain doit fermer ce centre. Les détenus doivent être libérés, ou inculpés et jugés équitablement.

Convention relative aux droits de l’enfant

Au regard du droit international, les enfants présentent des vulnérabilités spécifiques. Ainsi, la Convention relative aux droits de l’enfant protège ce dernier contre les détentions illimitées et les mauvais traitements.

Les États-Unis ont signé ce traité. En vertu du droit international, ils ne doivent prendre aucune mesure allant à l’encontre de l’objet ou de la finalité de ce texte. À l’exception de la Somalie, les États-Unis sont le seul pays du monde à ne pas avoir encore ratifié la Convention.