Parlons du OUI : les militant·e·s qui promeuvent le consentement sexuel

Un rapport sexuel non consenti est un viol. C’est aussi simple que cela, il n’existe aucune zone d’ombre.

La campagne Parlons du OUI s’appuie sur des années de travail et de militantisme contre les violences sexuelles dans différents pays et prône une législation axée sur le consentement et une culture du consentement. Dans le cadre de cette campagne, des militant·e·s et des membres du personnel d’Amnesty International ont mis au point un kit (disponible également sous la forme d’une série de billets de blog). Ce kit s’adresse à tous ceux et celles qui souhaitent engager la conversation au sujet du consentement sexuel.

De plus en plus de pays d’Europe ont entrepris de modifier leur définition juridique du viol de sorte qu’elle soit axée sur le consentement, mais il reste encore un long chemin à parcourir. Des militant·e·s du monde entier utilisent le kit dans leur campagne sur cette question. Elles et ils nous expliquent pourquoi c’est si important.

Royaume-Uni (Duaa Abdulal, Cara Brodie, Niamh O’Connell, Eve Grice)

Images utilisées par les militant·e·s d’AI Royaume-Uni qui font campagne sur le consentement sexuel
Images utilisées par les militant·e·s d’AI Royaume-Uni qui font campagne sur le consentement sexuel

Parlons du OUI ! Le sujet est encore assez tabou mais des personnes de toute l’Europe font campagne en faveur de lois axées sur le consentement et certaines sont des étudiant·e·s, comme nous.

Pendant la pandémie, en 2020, le Réseau d’action étudiante d’Amnesty (STAN) a partagé sur les réseaux sociaux des informations qui déconstruisaient les idées préconçues et les stéréotypes concernant le consentement sexuel. Le kit a servi de base à cette campagne et a amené des étudiant·e·s de tout le Royaume-Uni à animer des ateliers artistiques, des soirées d’action, des ateliers sur le consentement et des soirées cinématographiques en ligne.

Cette année, le travail se poursuit. Nous incitons à faire évoluer la manière dont le dialogue sur le consentement sexuel et le vécu des étudiant·e·s, en particulier lorsqu’il est difficile, sont traités au sein des universités. Nous nous employons actuellement à collecter des données en vue d’établir des rapports pour chaque université.

Pourquoi ? Les études montrent que le nombre d’agressions sexuelles a doublé dans les universités du Royaume-Uni depuis 2015 et de nombreux étudiant·e·s qui en ont été victimes ont déclaré avoir eu le sentiment qu’elles/ils ne pouvaient obtenir de l’aide auprès de leur établissement. Bien que les universités soient des lieux où les étudiant·e·s apprennent à prendre leur indépendance, elles n’en ont pas moins la responsabilité de promouvoir une culture du consentement et d’offrir une assistance aux victimes. Alors commençons à parler du OUI et faisons en sorte que nos universités fassent de même !

Pologne (Sandra Grzelaszyk)

Image de Sandra Grzelaszyk (Pologne), qui fait campagne sur le consentement sexuel.
Image de Sandra Grzelaszyk (Pologne), qui fait campagne sur le consentement sexuel.

Tout le monde devrait se sentir en sécurité et à l’aise, quel que soit le degré d’intimité. Je veux vraiment contribuer à transformer la culture du viol en une culture du consentement.

Je diffuse souvent des publications sur les réseaux sociaux. J’aime exprimer mon opinion sur ces questions, notamment les initiatives visant à faire modifier la définition du viol en Pologne ou à fournir un contenu pédagogique sur le consentement éclairé. J’espère que, grâce à ceux, mes amis peuvent voir les choses d’un point de vue différent et réfléchir au sens du consentement.

Je suis également artiste. J’utilise la photographie et le graphisme pour insister sur le fait que le consentement est nécessaire. J’essaie de le montrer sous un jour plus abordable car je veux vraiment que d’autres personnes comprennent pourquoi c’est si important.

En tant que militante d’Amnesty International, j’ai la possibilité de partager des informations sur la culture du consentement, notamment dans le cadre de la campagne Tak to Miłość (« Le OUI, c’est l’amour »). L’objectif de cette campagne est de faire modifier le droit polonais de sorte que le viol soit défini comme un rapport sexuel non consenti. Nous pouvons lancer des discussions ouvertes sur le consentement, comme nous l’avons fait l’an dernier, tout en recueillant des signatures pour une pétition ou en organisant un événement sur les préjugés liés aux violences sexuelles (lorsque les gens pensent à tort qu’une tenue peut justifier un viol, par exemple).

Pour moi, l’élément le plus important du kit est la définition du consentement et la déconstruction des préjugés et des stéréotypes sur les violences sexuelles. Il a été extrêmement utile dans les discussions que j’ai eues jusqu’à présent.

Allemagne (Judith Treiber)

Image de Laura Helmerr
Image de Laura Helmerr

Bien que le droit allemand relatif au viol reconnaisse que « non, c’est non », nous sommes encore bien loin de la culture du consentement. En tant que bénévoles d’AI Allemagne, nous avions le sentiment qu’il était important de discuter avec de jeunes membres au sujet du consentement. Et nous pensions que le mieux pour changer les choses était de commencer au sein de notre organisation, en faisant davantage connaître le véritable sens du consentement et son importance.

Pour ce faire, nous avons organisé plusieurs ateliers en ligne sur la campagne Parlons du OUI. Nous avons repris de nombreuses idées suggérées dans le kit ; les personnes participantes ont créé et partagé des mèmes en petits groupes, que nous avons ensuite diffusés sur notre page Instagram @amnestywomen avec le hashtag #letstalkaboutyes. Tous les ateliers et les activités menées sur Instagram ont eu lieu pendant les 16 jours de militantisme autour de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, célébrée le 25 novembre. Nous avons saisi toutes les occasions possibles pour faire circuler la pétition en faveur d’une nouvelle législation au Danemark.

Les réactions ont été très positives, en particulier du côté des jeunes femmes. Grâce aux ateliers, nous avons mis en relation plusieurs membres de notre section, qui participent désormais activement à notre groupe de coordination.

Pays-Bas (Eva Romviel)

Des militant·e·s d’AI Pays-Bas faisant campagne sur le consentement sexuel
Des militant·e·s d’AI Pays-Bas faisant campagne sur le consentement sexuel

Aux Pays-Bas, l’objectif principal de la campagne Parlons du OUI est de faire adopter une nouvelle loi qui dispose qu’un rapport sexuel non consenti est un viol. Avec d’autres organisateurs et organisatrices, nous avons dispensé à des chef·fe·s de file militant·e·s une formation, un encadrement individuel et un kit écrit que nous avons élaboré en nous inspirant du Kit de militantisme.

Nous avons appris à des personnes des techniques d’organisation (création de liens, mentorat et récit de leur expérience personnelle). Notre kit synthétisait ces compétences sous la forme d’étapes faciles à suivre.

Nous avons mis en évidence notre parcours personnel dans le militantisme pour motiver d’autres personnes et tisser des liens avec elles, et nous avons délégué de nombreuses responsabilités aux bénévoles. Cela nous a donné beaucoup d’enthousiasme et de moyens d’action, en tant qu’organisateurs/organisatrices et chef·fe·s de file militant·e·s !

Si vous souhaitez promouvoir une culture du consentement, vous pouvez télécharger notre Kit de militantisme (PDF). Il est également disponible sous la forme d’une série de billets de blog.