Pérou. Une délégation ayant à sa tête la secrétaire générale d’Amnesty doit présenter un rapport sur la répression d’État

Une délégation d’Amnesty International, avec à sa tête la secrétaire générale de l’organisation, Agnès Callamard, est arrivée au Pérou afin de présenter toutes les conclusions d’une enquête menée sur les manifestations de grande ampleur ayant démarré dans un contexte de crise politique en décembre dernier.

L’organisation a demandé à rencontrer la présidente Dina Boluarte afin de discuter des conclusions de ce rapport, intitulé Lethal racism: Extrajudicial executions and unlawful use of force by Peru’s security forces. Lors de cette rencontre, Amnesty International remettra une pétition ayant recueilli 200 000 signatures demandant au gouvernement de garantir le droit de manifester pacifiquement.

« Nous sommes ici dans le but d’accompagner les victimes de graves violations des droits humains dans leur quête de justice, et d’exercer des pressions afin d’amener les autorités péruviennes à rendre des comptes. Nous espérons que la présidente Boluarte écoutera nos recommandations finales l’engageant à combattre le recours excessif, voire meurtrier, à la force et le racisme structurel contre les manifestant·e·s », a déclaré Agnès Callamard.

Nous sommes ici dans le but d’accompagner les victimes de graves violations des droits humains dans leur quête de justice, et d’exercer des pressions afin d’amener les autorités péruviennes à rendre des comptes

Agnès Callamard, secrétaire générale, Amnesty International

Erika Guevara-Rosas, directrice régionale pour les Amériques à Amnesty International, et Marina Navarro, directrice exécutive d’Amnesty International Pérou, qui ont rencontré la présidente Boluarte afin d’évoquer les résultats préliminaires de l’enquête en février, feront également partie de cette délégation. Les déléguées rencontreront des victimes de graves violations des droits fondamentaux dans différentes zones du pays cette semaine, avant de retourner à Lima pour des réunions avec des représentant·e·s du gouvernement.

Jeudi 25 mai, Amnesty International présentera les conclusions de ce rapport lors d’une conférence de presse à Lima. Ce document analyse le recours à la force par la police et l’armée péruviennes en réponse aux manifestations, qui a donné lieu à de graves violations des droits humains et à des crimes au regard du droit international. Après avoir mené les investigations initiales à Lima, Ayacucho, Andahuaylas et Chincheros en janvier et février, l’organisation a effectué de nouvelles recherches à Juliaca, une autre des régions ayant compté le plus de manifestations et de décès.