Botswana/Namibie. L’accord sur la libre circulation entre les deux pays est « un pas dans la bonne direction »

En réaction à l’accord signé entre le Botswana et la Namibie autorisant les personnes à circuler librement entre les deux pays, Tigere Chagutah, directeur régional pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe à Amnesty International, a déclaré :

Dans une région où les personnes migrantes en situation irrégulière ont souvent été criminalisées, non seulement ce texte réduira les obstacles aux migrations

Tigere Chagutah, directeur régional pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe à Amnesty International

« Cet accord, qui est le premier de ce type en Afrique australe, est un pas dans la bonne direction. Dans une région où les personnes migrantes en situation irrégulière ont souvent été criminalisées, non seulement ce texte réduira les obstacles aux migrations, mais il augmentera en outre les échanges commerciaux, ce qui apportera une bouffée d’air économique indispensable aux deux pays et à leur population.

« Il constitue une avancée qui se faisait attendre pour les commerçant·e·s transfrontaliers informels, en particulier les femmes. On peut espérer une facilitation de leur travail qui est crucial pour diminuer la pauvreté et l’insécurité alimentaire dans ces pays.

« Dans la mise en œuvre de cet accord, nous appelons le Botswana et la Namibie à tenir compte des besoins des commerçantes qui traversent régulièrement leur frontière commune.

Les autres pays membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) doivent suivre cet exemple et s’engager à autoriser les personnes à circuler librement

Tigere Chagutah

« Les autres pays membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) doivent suivre cet exemple et s’engager à autoriser les personnes à circuler librement. Cela pourrait libérer l’énorme potentiel socio-économique de la région, en renforçant l’autonomie des commerçant·e·s transfrontaliers.

« Il est essentiel d’autoriser la libre circulation des personnes, des biens et des services entre les pays de la région pour stimuler le commerce et améliorer l’accès aux offres d’emploi. En encourageant une plus grande intégration grâce à la liberté de mouvement, la SADC peut contribuer à lutter contre la pauvreté et les inégalités par le développement de la mobilité économique et sociale de ses citoyen·ne·s. »

Complément d’information

Le 24 février, le président du Botswana, Mokgweetsi Masisi, et celui de la Namibie, Hage Geingob, signeront un accord qui permet aux citoyen·ne·s des deux pays de circuler de l’un à l’autre en étant simplement munis de leur carte d’identité nationale.

En concluant cet accord, la Namibie et le Botswana se conforment aux objectifs du Protocole sur la facilitation du mouvement des personnes adopté en 2005 par la SADC, qui encourage la liberté de circulation des personnes entre les pays d’Afrique australe. Ce traité n’a pas encore été pleinement mis en œuvre dans toute la région.

Les deux pays dévoileront prochainement un poste-frontière à guichet unique qui facilitera les échanges commerciaux.