Zimbabwe. Les autorités doivent libérer deux députés de l’opposition injustement incarcérés depuis 100 jours

Le maintien en détention arbitraire du leader de l’opposition et député Job Sikhala et du député Godfrey Sithole en dit long sur la politisation du système judiciaire au Zimbabwe, a déclaré Amnesty International le 21 septembre 2022, 100 jours après leur incarcération.

Le maintien en détention arbitraire de Job Sikhala et de Godfrey Sithole est injuste et abusif

Lucia Masuka, directrice d'Amnesty International Zimbabwe

« Le maintien en détention arbitraire de Job Sikhala et de Godfrey Sithole est injuste et abusif. Elle leur cause, ainsi qu’à leur famille, une détresse émotionnelle indicible, a déclaré Lucia Masuka, directrice d’Amnesty International Zimbabwe.

« Les autorités du Zimbabwe ne peuvent pas maintenir Job Sikhala et Godfrey Sithole derrière les barreaux pour des accusations forgées de toutes pièces. Elles doivent les relâcher immédiatement et sans condition. »

Job Sikhala et Godfrey Sithole ont été interpellés le 14 juin 2022 après avoir assisté aux funérailles de la militante politique Moreblessing Ali, qui avait disparu pendant trois semaines avant que son corps mutilé ne soit retrouvé le 11 juin.

Les autorités zimbabwéennes accusent les députés d’avoir encouragé leurs partisans à se livrer à des violences à Nyatsime, dans la ville de Chitungwiza, à l’occasion de la cérémonie consacrée à Moreblessing Ali. Ils sont inculpés d’incitation à la violence et le tribunal de première instance a refusé leur demande de libération sous caution. Depuis, plusieurs demandes ont été rejetées.

Les autorités du Zimbabwe ne peuvent pas maintenir Job Sikhala et Godfrey Sithole derrière les barreaux pour des accusations forgées de toutes pièces. Elles doivent les relâcher immédiatement et sans condition

Lucia Masuka

Les détracteurs du gouvernement et les membres de l’opposition étant fréquemment harcelés et arrêtés, Amnesty International estime que les charges retenues contre Job Sikhala et Godfrey Sithole, et le refus de leur accorder la libération sous caution présentent toutes les caractéristiques d’une manœuvre des autorités pour persécuter et réduire au silence l’opposition politique.

Les autorités doivent cesser de criminaliser la dissidence

Lucia Masuka

« Le maintien en détention de Job Sikhala et Godfrey Sithole est une parodie de justice. Ils sont victimes d’un gouvernement qui veut à tout prix faire taire les voix dissidentes, a déclaré Lucia Masuka.

« Les autorités doivent cesser de criminaliser la dissidence et favoriser un environnement propice à permettre à chacun de s’exprimer librement. »

Complément d’information

Job Sikhala et Godfrey Sithole sont de hauts responsables du principal parti d’opposition du pays, la Coalition des Citoyens pour le Changement (CCC). Job Sikhala en est le président et Godfrey Sithole est député de Chitungwiza-Nord. Ils sont tous deux maintenus en détention arbitraire depuis 100 jours, parfois sans pouvoir communiquer avec leurs avocats.