Les autorités zimbabwéennes doivent libérer immédiatement et sans condition deux leaders de l’opposition et un journaliste et abandonner les accusations malveillantes portées contre eux, a déclaré Amnesty International le 13 janvier 2021 alors que l’une de ces trois personnes a comparu devant le tribunal pour une demande de libération sous caution.
Les récentes arrestations de Hopewell Chin’ono, Job Sikhala et Fadzayi Mahere s’inscrivent dans le cadre d’une répression croissante visant des leaders de l’opposition, des défenseur·e·s des droits humains, des militant·e·s, des journalistes et d’autres voix critiques.
Muleya Mwananyanda, directrice adjointe d'Amnesty International pour l'Afrique australe
Le journaliste Hopewell Chin’ono, le leader du parti de l’opposition Alliance du mouvement pour le changement démocratique (MDC-A), Job Sikhala, et la porte-parole de ce mouvement Fadzayi Mahere, ont été arrêtés entre le 8 et le 11 janvier pour des accusations liées à la « publication ou communication d’informations erronées portant préjudice à l’État ».
« Les récentes arrestations de Hopewell Chin’ono, Job Sikhala et Fadzayi Mahere s’inscrivent dans le cadre d’une répression croissante visant des leaders de l’opposition, des défenseur·e·s des droits humains, des militant·e·s, des journalistes et d’autres voix critiques. Elles font écho aux mesures de harcèlement et d’intimidation que nous constatons contre toute personne qui, ces derniers temps, réclame le respect des droits humains, la transparence et l’obligation de rendre des comptes au Zimbabwe, a déclaré Muleya Mwananyanda, directrice adjointe d’Amnesty International pour l’Afrique australe.
« Les autorités zimbabwéennes doivent cesser de traiter les droits humains avec mépris et tolérer les opinions divergentes. »
Vendredi 8 janvier, la police a arrêté Hopewell Chin’ono et l’a conduit au tribunal pour des accusations de « publication ou communication d’informations erronées portant préjudice à l’État ». Il est accusé d’avoir publié un article sur Twitter au sujet d’un policier qui aurait frappé une femme dans le quartier d’affaires de Harare, alors que la police dispersait la foule dans le cadre de l’application des réglementations liées au COVID-19.
Les autorités zimbabwéennes doivent cesser de traiter les droits humains avec mépris et tolérer les opinions divergentes.
Muleya Mwananyanda
Job Sikhala a été interpellé le 9 janvier après s’être présenté au tribunal de première instance de Rotten Row à Harare en tant que membre de l’équipe de défense de Hopewell Chin’ono. Il a depuis comparu devant un magistrat le 11 janvier pour des accusations similaires et retourne devant le tribunal aujourd’hui pour demander sa libération sous caution. L’avocate Fadzayi Mahere, porte-parole de l’Alliance du mouvement pour le changement démocratique (MDC-A), s’est présentée à la police le 11 janvier dans le cadre de la même affaire après avoir appris la veille que la police la recherchait. Elle a été arrêtée et a comparu devant le tribunal de première instance de Rotten Row à Harare, le 12 janvier, pour les mêmes accusations que Hopewell Chin’ono et Job Sikhala. Hopewell Chin’ono et Fadzayi Mahere contestent la constitutionalité des accusations portées à leur encontre. S’ils sont reconnus coupables, ils pourraient être condamnés à une amende ou à une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 20 ans, voire les deux, en fonction de la gravité de l’affaire les impliquant.
« Les autorités ne doivent plus se servir des réglementations liées au COVID-19 comme d’un prétexte pour piétiner les droits humains. Le gouvernement doit cesser de traiter les dissident·e·s comme des ennemis de l’État et permettre aux droits fondamentaux, notamment au droit à la liberté d’expression, de prospérer », a déclaré Muleya Mwananyanda.