Lesotho. Le procès de soldats qui ont tiré sur un rédacteur en chef offre un espoir de justice

Le procès de cinq membres des Forces de défense du Lesotho (LDF) pour la tentative de meurtre visant le journaliste Lloyd Mutungamiri est un premier pas en avant vers la justice, a déclaré Amnesty International le 12 décembre 2017, à la veille de l’ouverture de la première audience le 13 décembre.

Ce procès doit adresser un message clair : cibler des journalistes ne sera plus toléré au Lesotho.

Deprose Muchena, directeur pour l'Afrique australe à Amnesty International

Le rédacteur en chef du Lesotho Times a été la cible de coups de feu qui ont failli lui coûter la vie lors d’une agression devant chez lui, à Maseru, le 9 juillet 2016. Deux semaines auparavant, son journal avait publié un article qui affirmait que le commandant sortant des LDF, Tlali Kamoli, devait recevoir une indemnité de départ d’environ 2,9 millions de dollars.

« Ce procès doit adresser un message clair : cibler des journalistes ne sera plus toléré au Lesotho. La presse doit pouvoir faire son travail sans vivre dans la peur constante des représailles, a déclaré Deprose Muchena, directeur pour l’Afrique australe à Amnesty International.

« La vie de Lloyd Mutungamiri est complètement chamboulée depuis cette agression. Il a été contraint d’abandonner son travail et de fuir le pays. »

Nous nourrissons l'espoir que justice soit rendue, grâce à un procès équitable, indépendant et impartial, et que les journalistes puissent faire leur travail dans un environnement sûr.

Deprose Muchena, Amnesty International

Lloyd Mutungamiri s’est fait tirer dessus à deux reprises et s’est retrouvé dans un état critique après que l’une des balles lui a brisé la mâchoire inférieure, nécessitant une chirurgie faciale importante. Un général de brigade et quatre soldats seront jugés pour cette agression.

Le 24 juin 2016, le lendemain de la publication de l’article sur Tlali Kamoli, Lloyd Mutungamiri et une journaliste du Lesotho Times, Keiso Mohloboli, ont été interrogés par la police et par des membres des LDF sur ce qui avait été publié, avant d’être relâchés. Par la suite, Lloyd Mutungamiri et l’éditeur du Lesotho Times, Basildon Peta, ont été interrogés le 5 juillet, quatre jours avant la tentative de meurtre.

« Nous nourrissons l’espoir que justice soit rendue, grâce à un procès équitable, indépendant et impartial, et que les journalistes puissent faire leur travail dans un environnement sûr », a déclaré Deprose Muchena.