Burundi. Les conclusions de l’ONU doivent servir d’avertissement sur la question de la torture

Le Comité contre la torture de l’ONU a lancé un avertissement au Burundi le 12 août 2016, a déclaré Amnesty International, le Comité ayant signalé une intensification du recours à la torture et à d’autres mauvais traitements depuis avril 2015, point de départ de la crise qui secoue le pays.

Dans leurs observations finales concernant le rapport spécial soumis à la demande du Comité contre la torture, les 10 experts internationaux indépendants du Comité ont exprimé leur vive préoccupation quant aux centaines de cas de torture qui auraient eu lieu ces derniers mois dans des lieux de détention officiels et non officiels.

La forte hausse des cas de torture à laquelle nous assistons au Burundi depuis le déclenchement de la crise est alarmante et le gouvernement burundais doit y faire face de toute urgence.

Sarah Jackson, directrice régionale adjointe pour l'Afrique de l'Est à Amnesty International.

« La forte hausse des cas de torture à laquelle nous assistons au Burundi depuis le déclenchement de la crise est alarmante et le gouvernement burundais doit y faire face de toute urgence », a déclaré Sarah Jackson, directrice régionale adjointe pour l’Afrique de l’Est à Amnesty International.

Le Comité a formulé des recommandations vigoureuses, préconisant notamment de mener des investigations rapides, efficaces et impartiales sur toutes les allégations de torture et de mauvais traitements et de veiller à ce que tous les responsables présumés soient poursuivis en justice et condamnés, en prenant en compte la gravité des crimes commis.

En outre, il s’est dit préoccupé par les manœuvres visant à faire radier du barreau quatre avocats, qui ont apporté leur contribution à un rapport de la société civile remis au Comité.

« La réticence du Burundi à coopérer avec l’ONU sur une question aussi cruciale est très préoccupante et les représailles contre les avocats ayant fourni des informations au Comité sont inacceptables, a déclaré Sarah Jackson.

« Les autorités burundaises doivent assumer leurs responsabilités en mettant en œuvre les recommandations du Comité et enrayer l’impunité qui continue de faire des ravages. » 

Le Comité de l’ONU a également demandé au Burundi de lui remettre un autre rapport spécial sur la mise en œuvre de toutes ses recommandations, d’ici le 12 octobre 2016.

Vous pouvez consulter ses observations complètes et tous les documents liés à l’examen du rapport du Burundi en cliquant sur le lien suivant : https://tbinternet.ohchr.org/_layouts/treatybodyexternal/SessionDetails1.aspx?SessionID=1084&Lang=fr