4 personnes sur 5 prêtes à accueillir des réfugiés

Quand Amnesty International a demandé à plus de 27 000 personnes dans 27 pays si elles étaient prêtes à accueillir des réfugiés, leur réaction a été extraordinaire : quatre personnes sur cinq ont répondu par un « oui » enthousiaste !

Partout dans le monde, des gens observent avec horreur la crise mondiale des réfugiés aller de mal en pis. Notre enquête montre que si de nombreux gouvernements continuent à affirmer qu’ils ne peuvent simplement pas trouver de place pour les personnes réfugiées, leurs citoyens pensent le contraire.

Les gouvernements britannique et australien sont certainement parmi les moins en phase avec leur population : quelque 87 % des Britanniques et 85 % des Australiens sont ainsi prêts à inviter des personnes réfugiées dans leur pays, leur quartier – parfois même chez eux.

Quatre personnes sur cinq ont déclaré avec enthousiasme : «Les réfugiés sont les bienvenus !»

Amnesty International

80 % des personnes interrogées accueilleraient des réfugiés dans leur pays, leur quartier ou sous leur toit.

C’est en Chine, en Allemagne et au Royaume-Uni qu’on est le plus accueillant

Nous avons établi un classement s’appuyant sur les résultats de notre sondage, nommé Indice de volonté d’accueil des réfugiés. La Chine arrive en tête, puisque près de la moitié des sondés ont déclaré qu’ils accueilleraient des personnes réfugiées chez eux. La Russie, l’Indonésie et la Thaïlande – que des milliers de personnes ont essayé de rejoindre par bateau après avoir fui le Myanmar l’an dernier – sont en queue de classement.

Les personnes interrogées en Allemagne et au Royaume-Uni prennent elles aussi la crise des réfugiés de manière très personnelle, se classant à la 2e et à la 3e places parmi les populations plus accueillantes.

Près d’un tiers des personnes interrogées au Royaume-Uni (29 %) sont prêtes à ouvrir les portes de leur domicile à des réfugiés. Quelque 47 % accepteraient que des personnes réfugiées vivent dans leur quartier.

Les Allemands, qui ont déjà fait de la place à un million de personnes au cours de l’année écoulée, sont 96 % à rester favorables à l’idée d’en accueillir d’autres. En Jordanie, un petit pays où vivent déjà plus de 600 000 réfugiés syriens, 94 % sont du même avis.

73 % des personnes interrogées estiment que les personnes fuyant une guerre ou des persécutions devaient pouvoir trouver refuge dans d’autres pays.

Les gouvernements doivent commencer à s’acquitter de leurs responsabilités

Près de trois quarts des personnes – 73 % – estiment que les personnes fuyant une guerre ou des persécutions doivent pouvoir trouver refuge dans d’autres pays. Cette conviction était particulièrement forte en Espagne (78 %), en Allemagne (69 %) et en Grèce (64%).

Deux tiers des personnes interrogées, ou 66  %, pensent que leur gouvernement devrait en faire plus pour aider les réfugiés. Cela inclut des pays ayant déjà accueilli de très nombreuses personnes : 84 % des sondés sont de cet avis en Jordanie, 76 % en Allemagne et 74 % en Grèce. Au Kenya, pays accueillant près de 600 000 personnes réfugiées – dont 413 000 venues de Somalie -, 65 % sont d’accord.

D’autres ont hâte que leur pays commence à assumer sa part : 86 % de celles et ceux à qui nous avons parlé en Chine, par exemple, 85 % au Nigeria et 82 % en Espagne.

66 % des personnes interrogées souhaitent que leur gouvernement en fasse plus pour aider les réfugiés.

Faites-vous entendre de la classe politique de votre pays

Les résultats de notre enquête sont très majoritairement positifs – mais la plupart des gouvernements continuent à faire la sourde oreille.

Seuls neuf des 27 pays concernés par notre enquête se sont engagés à accueillir des réfugiés en provenance de Syrie, qui représentent en tout 4,8 millions de personnes. Ils ont cependant seulement accepté de se répartir moins de 174 000 réfugiés.

Quatre autres pays concernés par ce sondage – la Turquie, la Jordanie, la Grèce et l’Allemagne – en accueillent des millions, sans recevoir une grande aide de la part d’autres nations. La plupart des gouvernements continuent en effet à faire comme si la protection des personnes réfugiées était l’affaire des autres.

Leur position n’est pas du tout en phase avec l’attitude volontaire enthousiasmante observée parmi les citoyens.

Notre enquête montre que les politiciens n’ont plus d’excuse pour ne pas assumer leur part : au lieu de chercher à faire les gros titres avec un discours hostile aux personnes réfugiées, ils devraient prendre des décisions courageuses.

Ils peuvent commencer par accepter d’assumer leur part de responsabilité vis-à-vis des réfugies ayant le plus besoin d’aide au Sommet humanitaire mondial, qui se tiendra en Turquie les 23 et 24 mai.

Amnesty International se mobilise en faveur de la réinstallation de plus d’un million de personnes réfugiées d’ici la fin 2017.La tâche ne sera pas aisée, mais comme le montre notre enquête, des milliers de personnes sont prêtes à retrousser leurs manches et à aider à accueillir des réfugiés.