Colombie : une enquête doit être ouverte sur les meurtres de membres d’une communauté indigène

Les autorités colombiennes sont exhortées à diligenter une enquête sur le meurtre de 27 indigènes awás commis dans le département de Nariño ce mois-ci.

Selon l’Organisation nationale des indigènes de Colombie (ONIC), le 11 février, les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), mouvement de guérilla, ont tué 10 Awás.

Les FARC auraient tué 17 autres Awás le 4 février. Un nombre inconnu d’Awás auraient également été enlevés.

Dans une déclaration publique en date du 13 février, Amnesty International a demandé qu’une enquête exhaustive soit immédiatement ouverte sur ces meurtres et que les responsables présumés soient déférés à la justice.

« S’ils sont confirmés, ces homicides constitueront un autre exemple tragique des nombreuses atteintes aux droit international humanitaire et aux droits humains commises contre les communautés indigènes par toutes les parties au conflit armé qui déchire depuis longtemps la Colombie, notamment par les mouvements de guérilla, les paramilitaires et les forces de sécurité. Les homicides délibérés de civils sont un crime de guerre », a déclaré Marcelo Pollack, chercheur sur la Colombie à Amnesty International.

Amnesty International a appelé les autorités colombiennes à assurer la sécurité de la commission humanitaire qui cherche à se rendre sur les lieux pour vérifier les faits. L’organisation a également appelé les mouvements de guérilla à interdire les homicides délibérés de civils et à libérer tous les Awás et tous les autres civils qu’ils ont capturés.

Depuis le milieu des années 1960, le conflit armé interne qui sévit en Colombie oppose les forces de sécurité et les paramilitaires aux groupes de guérilla. Ce conflit est marqué par un nombre terriblement élevé d’atteintes aux droits humains et de violations du droit international humanitaire, dont les principales victimes sont des civils. Des dizaines de milliers de civils ont ainsi été tués, entre trois et quatre millions ont été déplacés à l’intérieur du pays, et des milliers d’autres ont été victimes d’une disparition forcée ou d’un enlèvement imputables aux forces de sécurité, aux paramilitaires ou aux groupes de guérilla.

« Les parties au conflit doivent toutes respecter le droit à la vie des populations indigènes et des autres civils. Elles doivent également respecter leur droit de ne pas être impliqués dans le conflit », a souligné Marcelo Pollack.