Un an après la condamnation de l’ancienne procureure Virginia Laparra, Amnesty International exhorte les autorités à accélérer sa remise en liberté, comme l’a demandé un groupe d’experts indépendants des Nations unies qui a estimé que sa détention était arbitraire.
Le 16 décembre 2022, Virginia Laparra a été condamnée à quatre ans d’emprisonnement pour abus de pouvoir, à l’issue d’un procès caractérisé par des irrégularités et des atteintes à ses droits fondamentaux, ce qui a conduit Amnesty International à déclarer qu’elle était une prisonnière d’opinion.
En mai 2023, le Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire a déclaré que la détention de l’ancienne procureure anti-corruption était arbitraire, et a appelé à sa libération immédiate. Dans quelques jours, cependant, cela fera 22 mois que Virginia Laparra est privée de liberté, loin de ses deux filles et de sa famille. La Cour suprême de justice, qui a reçu un recours qui pourrait permettre sa libération conditionnelle, a récemment suspendu à deux reprises l’examen de ce recours.
« Virginia Laparra est une victime de plus de la persécution pénale injuste visant celles et ceux qui ont défendu la justice et les droits humains. Elle ne devrait pas passer un jour de plus en prison. Il est urgent que les autorités guatémaltèques tiennent compte de l’appel du groupe de travail des Nations unies et de l’ensemble de la communauté internationale, et la libèrent immédiatement », a déclaré Ana Piquer, directrice régionale pour les Amériques à Amnesty International.
Virginia Laparra est une victime de plus de la persécution pénale injuste visant celles et ceux qui ont défendu la justice et les droits humains. Elle ne devrait pas passer un jour de plus en prison. Il est urgent que les autorités guatémaltèques tiennent compte de l’appel du groupe de travail des Nations unies et de l’ensemble de la communauté internationale, et la libèrent immédiatement
Ana Piquer, directrice régionale pour les Amériques à Amnesty International
La criminalisation généralisée par le système judiciaire guatémaltèque d’acteurs et actrices de la justice, de journalistes et de défenseur·e·s des droits humains qui ont contribué à la lutte contre la corruption et l’impunité a contraint des dizaines de personnes à l’exil ces dernières années. On estime qu’au moins 45 procureur·e·s et juges ont dû fuir le Guatemala depuis 2018 pour éviter des poursuites injustes et infondées qui les conduiraient en prison comme Virginia Laparra.