En réaction à des informations non confirmées selon lesquelles le gouvernement de Joe Biden envisagerait de détenir les demandeurs et demandeuses d’asile haïtiens dans un pays tiers ou d’augmenter les capacités d’accueil du centre de détention américain de Guantánamo, à Cuba, Erika Guevara-Rosas, directrice régionale d’Amnesty International pour les Amériques, a déclaré :
« Les Haïtiens et Haïtiennes qui fuient leur pays sur fonds de crise humanitaire et relative aux droits humains doivent être accueillis et ont le droit de venir chercher la sécurité aux États-Unis sans discrimination. Ils ne doivent pas être détenus dans un pays tiers ni dans une base de la marine américaine tristement célèbre pour sa pratique de la détention arbitraire illégale sans limite de durée et de la torture.
« Amnesty International a montré que les gouvernements successifs des États-Unis avaient tenté de dissuader les Haïtien·ne·s de demander l’asile aux États-Unis en appliquant diverses politiques conçues pour les intercepter, les incarcérer et les renvoyer dans leur pays. Ces politiques ont commencé dans les années 1970 et se poursuivent aujourd’hui avec le Titre 42. Parmi les tactiques utilisées figurent les renvois forcés illégaux en mer, la détention massive, la torture et les autres mauvais traitements, et des procédures d’expulsion expéditives ne garantissant pas un examen individuel des situations. Dans les années 1990, par exemple, les autorités américaines ont honteusement détenu des demandeurs d’asile haïtiens dans de mauvaises conditions dans des camps à Guantánamo. »
Les Haïtiens et Haïtiennes qui fuient leur pays sur fonds de crise humanitaire et relative aux droits humains doivent être accueillis et ont le droit de venir chercher la sécurité aux États-Unis sans discrimination.
Erika Guevara-Rosas, directrice régionale d’Amnesty International pour les Amériques
« Il est temps que les États-Unis mettent un terme une bonne fois pour toutes à ces traitements discriminatoires et garantissent aux demandeurs et demandeuses d’asile haïtiens l’accès sans discrimination au territoire américain et à une procédure régulière leur permettant d’exercer leur droit de demander l’asile, et notamment leur droit à un examen individualisé de leur demande de protection internationale. Les activités de la base navale de Guantánamo sont déjà entachées de terribles violations des droits humains, et Amnesty International demande depuis longtemps la fermeture définitive de ce centre de détention. Les États-Unis ne doivent pas utiliser ce site pour commettre de nouvelles violations. »