Réagissant à l’annonce faite par le gouvernement de Joseph Biden relative à une nouvelle procédure pour les Vénézuelien·ne·s en quête de sécurité, Erika Guevara-Rosas, directrice du programme Amériques à Amnesty International, a déclaré :
« Dans les jours qui ont suivi les révélations faites par la Coordination interagences pour les personnes réfugiées ou migrantes R4V indiquant que 7,1 millions de Vénézuelien·ne·s recherchaient une protection internationale, le gouvernement de Joseph Biden a scandaleusement annoncé un nouveau projet visant à bloquer l’accès à l’asile pour les Vénézuelien·ne·s en quête de sécurité à la frontière des États-Unis. Nous reconnaissons que le gouvernement de Joseph Biden a pris une mesure importante avec la création d’un programme de libération conditionnelle pour 24 000 Vénézuelien·ne·s, mais l’élargissement du champ d’application du Titre 42 nous inquiète énormément. Cette nouvelle politique consistant à empêcher les Vénézuelien·ne·s de rechercher la sécurité à la frontière montre une fois de plus que le Titre 42 n’est pas fondé sur des préoccupations de santé publique et qu’il va à l’encontre des obligations des États-Unis et internationales concernant la protection des droits de toutes les personnes en quête de sécurité. Toutes les personnes ont le droit de rechercher la sécurité, quelle que soit leur situation familiale ou financière, et les programmes de libération conditionnelle, quels qu’ils soient, ne doivent pas supplanter le droit de solliciter l’asile.
« Nous sommes également préoccupé·e·s par les informations publiées dans les médias indiquant que l’élargissement de l’application du Titre 42 vise également les ressortissant·e·s de Cuba, de Haïti et du Nicaragua. Le mois dernier, Amnesty International a publié un rapport montrant que des personnes haïtiennes expulsées en vertu du Titre 42 ont été soumises à une détention arbitraire et discriminatoire, ainsi qu’à des mauvais traitements humiliants constituant une torture fondée sur la question raciale. Nous demandons au gouvernement de Joseph Biden de revenir sur sa décision et de s’employer à mettre fin au Titre 42 au lieu d’étendre son application. La suppression de cette politique mortifère représente une première étape essentielle en vue du rétablissement de l’asile et de la protection des droits humains des personnes en quête d’asile ; toute autre mesure ne serait que superficielle et ne permettrait pas de résoudre les problèmes actuels. »