Pérou. La militarisation des frontières représente une menace pour les droits humains

À la lumière de la militarisation croissante des frontières péruviennes, destinée à les protéger et à limiter le flux migratoire vers le pays, Erika Guevara Rosas, directrice régionale pour les Amériques à Amnesty International, a déclaré le 27 janvier 2021 :

« Le recours au personnel militaire pour des activités de contrôle migratoire entraîne un grave risque pour les droits humains des personnes migrantes et réfugiées, car ce personnel ne dispose pas de la formation et des instruments adaptés pour remplir ces fonctions. Les événements récents de Tumbes, à la frontière avec l’Équateur, en sont la preuve, puisque des membres de l’armée péruvienne ont tiré des coups de feu en l’air pour disperser des personnes non armées, parmi lesquelles des enfants. »

Le recours au personnel militaire pour des activités de contrôle migratoire entraîne un grave risque pour les droits humains des personnes migrantes et réfugiées, car ce personnel ne dispose pas de la formation et des instruments adaptés pour remplir ces fonctions.

Erika Guevara Rosas, directrice régionale pour les Amériques à Amnesty International

« Non seulement ces actions bafouent les normes internationales et péruviennes relatives au recours à la force, mais elles créent de plus un grave précédent de recours à des armes à feu pour intimider des personnes qui ont le droit de solliciter une protection internationale. Les autorités péruviennes doivent mener une enquête sur ces agissements et traduire en justice les responsables pour que ces événements ne se reproduisent pas. Elles doivent en outre limiter le recours aux forces armées pour les activités de gestion migratoire, afin d’éviter un drame, et se conformer aux normes internationales en accordant une protection aux personnes qui en ont besoin. »