Croatie. Les poursuites engagées contre les policiers accusés d’avoir frappé des migrants annoncent la fin des pratiques cruelles à la frontière

En réaction à des informations selon lesquelles deux policiers croates ont été inculpés pour avoir frappé un migrant afghan qui avait été arrêté près de la frontière avec la Bosnie-Herzégovine, Jelena Sesar, chercheuse sur les Balkans à Amnesty International, a déclaré :

« C’est la première fois depuis des années que nous recensons qu’un membre des forces de l’ordre est inculpé pour avoir commis ce type de violence contre des personnes migrantes. C’est donc un important pas en avant.

C’est la première fois depuis des années que nous recensons qu’un membre des forces de l’ordre est inculpé pour avoir commis ce type de violence contre des personnes migrantes. C’est donc un important pas en avant.

Jelena Sesar, chercheuse sur les Balkans à Amnesty International

« Bien que de nombreuses preuves existent, les autorités croates ont toujours nié tout acte répréhensible et refusé de sanctionner les responsables de violences policières. Nous espérons qu’il s’agit là d’un signe que le gouvernement croate prend enfin les mesures urgentes nécessaires pour mettre fin aux violences policières endémiques à ses frontières, condamner ouvertement la violence et amener les responsables à rendre des comptes. »

COMPLÉMENT D’INFORMATION

La police croate a confirmé vendredi 19 juin que deux policiers de Karlovac ont été inculpés pour avoir frappé un migrant de 34 ans originaire d’Afghanistan et lui avoir provoqué des blessures nécessitant des soins médicaux. Les deux policiers ont été arrêtés, mis à pied et feront l’objet de poursuites pénales et de procédures disciplinaires pour grave violation de leurs fonctions officielles.

Amnesty International et le Guardian ont publié des informations au cours des dernières semaines sur de nouvelles preuves de violences policières et de torture de personnes migrantes et demandeuses d’asile par la police croate. Un groupe de migrants a déclaré à Amnesty International qu’ils avaient été attachés, battus violemment et torturés par des policiers.

Le ministère de l’Intérieur croate a toujours rejeté ces allégations, accusant les personnes migrantes et demandeuses d’asile de calomnier la police croate dans le but d’accéder à l’Union européenne.

Les rapporteurs spéciaux de l’ONU ont demandé à la Croatie d’enquêter sur les violences policières contre les personnes migrantes.