La signature du premier accord juridiquement contraignant qui vise à protéger les droits d’accès concernant les questions liées à l’environnement dans 24 pays d’Amérique latine et des Caraïbes est une victoire majeure pour les défenseurs des causes environnementales dans la région, a déclaré Amnesty International le 7 mars 2018.
« Cet accord historique est une avancée fondamentale pour assurer l’accès à l’information, la participation et l’accès à la justice en ce qui concerne les questions d’environnement. Il établit une norme importante afin d’amener les États à rendre des comptes pour la sécurité et la protection des courageux défenseurs des droits liés à l’environnement qui mettent leurs vies en danger depuis des années. Le monde entier devrait suivre cet exemple sans précédent, a déclaré Erika Guevara-Rosas, directrice du programme des Amériques d’Amnesty International.
Cet accord historique est une avancée fondamentale pour assurer l'accès à l'information, la participation et l'accès à la justice en ce qui concerne les questions d'environnement. Il établit une norme importante afin d’amener les États à rendre des comptes pour la sécurité et la protection des courageux défenseurs des droits liés à l'environnement qui mettent leurs vies en danger depuis des années.
Erika Guevara-Rosas, directrice du programme des Amériques d'Amnesty International
« Toutefois, signer un traité ne suffit pas. Les pays de la région doivent prendre des mesures concrètes pour mettre un terme aux menaces et aux attaques souvent meurtrières qui ciblent les militants écologistes. »
Selon l’ONG Global Witness, au moins 197 défenseurs ont été tués en 2017 dans le monde parce qu’ils se sont mobilisés pour défendre les droits à la terre et à l’environnement. L’Amérique latine est la région la plus meurtrière pour ce groupe de défenseurs, puisqu’on estime que c’est là qu’ont eu lieu 60 % de ces homicides.
Signé le 4 mars à San José, au Costa Rica, par les représentants de 24 États, le traité met en œuvre le Principe 10 de la Déclaration de Rio du Sommet de la Terre de 1992, en instaurant des protections pour les droits d’accès à l’information, à la participation publique et à la justice en matière de questions environnementales.
« Il est crucial que ces droits soient respectés pour que les décisions relatives à l’environnement reflètent les opinions, les besoins et les droits des personnes les plus touchées, et que les violations des droits liés à l’environnement ne restent pas impunies. »
Cet accord impose des obligations spécifiques visant à protéger les défenseurs de l’environnement contre les menaces et les attaques, à enquêter sur les agressions dont ils sont victimes et les sanctionner, et à garantir leurs droits à la vie, à l’intégrité personnelle, à la liberté d’expression, de réunion pacifique et d’association, ainsi qu’à la liberté de mouvement.
Les 33 États de l’Amérique latine et des Caraïbes ont la possibilité de signer l’accord au siège de l’ONU à New York, du 27 septembre 2018 au 26 septembre 2020.
Amnesty International exhorte tous les pays de la région à signer et ratifier ce traité, et à adopter des mécanismes opportuns et efficaces afin de le mettre en œuvre.