En réaction à l’annonce du ministère bangladais des Affaires étrangères qui prévoit de rapatrier tous les réfugiés rohingyas d’ici deux ans, James Gomez, directeur régional pour l’Asie du Sud-Est et le Pacifique à Amnesty International, a déclaré :
« Les souvenirs de viols, d’homicides et de torture étant encore bien présents à l’esprit des réfugiés rohingyas, les projets concernant leur retour au Myanmar sont des plus prématurés. Le calendrier annoncé aujourd’hui a été élaboré sans consulter les Rohingyas eux-mêmes et n’offre aucune garantie quant au retour volontaire des personnes concernées.
« La dernière campagne de répression contre les Rohingyas a fait suite à des années de discrimination et de violations des droits humains. La plupart des 650 000 réfugiés qui ont fui le Myanmar en 2016 sont terrifiés à l’idée de rentrer aussi rapidement. Le durcissement et les dénégations des autorités du Myanmar ne laissent guère de raisons d’espérer que les droits des Rohingyas rentrés chez eux seront protégés ou que les problèmes qui les ont poussés à partir seront résolus.
« Si les Rohingyas ont le droit absolu de retourner vivre au Myanmar, il importe de ne pas renvoyer à la hâte des gens vers un système d’apartheid. Tout renvoi forcé serait une violation du droit international.
« Les réfugiés rohingyas ont le droit de demander l’asile au Bangladesh et le gouvernement doit s’attacher à explorer toutes les options afin de garantir la protection internationale de cette communauté. Les renvois ne peuvent être sûrs ou dignes que si un changement fondamental s’opère au Myanmar, y compris l’obligation de rendre des comptes pour les crimes contre l’humanité et la fin du système d’apartheid. »
Le Myanmar et le Bangladesh ont trouvé un accord et le processus de rapatriement débutera le 23 janvier 2018.