Papouasie-Nouvelle-Guinée. Des policiers ont mis feu à des centaines d’habitations près de la mine d’or de Porgera

Les policiers soupçonnés d’avoir embrasé plus de 200 habitations près d’une mine d’or en Papouasie-Nouvelle-Guinée doivent faire l’objet d’enquêtes, et les auteurs présumés de violations des droits humains doivent être poursuivis, a déclaré Amnesty International. L’incendie a commencé lors d’un raid mené tôt le matin du 6 juin dans le village de Wingima, près de la mine d’or de Porgera (centre de la Papouasie-Nouvelle-Guinée), selon des responsables locaux.   Cette mine est détenue à majorité et exploitée par le géant canadien Barrick Gold Corporation. « Ces agissements illégaux et dangereux ont mis des vies en péril et privé des dizaines de familles de domicile », a déclaré Kate Schuetze, spécialiste de la région du Pacifique à Amnesty International.   « Détruire de cette manière le logement et les moyens de subsistance de personnes porte atteinte au dispositions du droit international contre les expulsions forcées. Les responsables présumés doivent être poursuivis. Toute réaction à l’extraction minière illégale et aux autres activités illicites doit être proportionnelle et conforme aux normes internationales. Mettre le feu à un village est une réaction totalement excessive. » Amnesty International demande en outre aux autorités de Papouasie-Nouvelle-Guinée de fournir de toute urgence une assistance aux personnes dont l’habitation a été détruite et de leur permettre de bénéficier de recours utiles. Des responsables locaux ont affirmé que les policiers ont agi dans le but de mettre fin à des activités minières non autorisées. En 2010, Amnesty International a publié un rapport intitulé Des droits sapés à la base, qui dénonçait les expulsions forcées et les violences policières liées aux activités minières dans cette zone. Le mois dernier, des représentants du gouvernement ont décrété l’état d’urgence dans la région, dans le but de régler des « problèmes de maintien de l’ordre ». En décembre 2013, des informations ont fait état d’affrontements violents entre des habitants de la région et des agents de sécurité privés travaillant pour la mine. Ces heurts auraient fait cinq morts. En 2010, Human Rights Watch a recueilli des renseignements sur des viols et agressions sexuelles dont des femmes de la région auraient été victimes aux mains d’agents de sécurité privés employés par la mine.