Un avocat syrien est poursuivi en justice pour avoir défendu les droits humains

Un avocat syrien de renom a été formellement inculpé jeudi 30 juillet en relation avec son action légitime de défense des droits des prisonniers politiques en Syrie. Amnesty International demande sa libération immédiate.

Muhannad al Hassani, qui a joué à plusieurs reprises le rôle d’observateur lors de procès devant la Cour suprême de sûreté de l’État, a été arrêté le 28 juillet 2009 par la sûreté de l’État et inculpé d’« atteinte au sentiment national » et de « diffusion de fausses informations ». Muhannad al Hassani a été conduit le 30 juillet au Palais de justice de Damas, où il a été interrogé et dûment inculpé lors d’une audience à huis clos à laquelle son avocat n’a pas été autorisé à assister. Il est passible d’une peine pouvant aller jusqu’à sept ans d’emprisonnement. Avant son arrestation, Muhannad al Hassani avait été interrogé à plusieurs reprises sur la défense de détenus politiques qu’il avait assurée et sur les activités de son organisation des droits humains SAWASIYAH. SAWASIYAH surveille et rend publiques les violations des droits humains commises par les autorités syriennes. Muhannad al Hassani préside le conseil d’administration de cette organisation. Les autorités syriennes avaient empêché auparavant Muhannad al Hassani et d’autres avocats spécialisés dans la défense des droits humains de se rendre à l’étranger pour participer à des événements et des séminaires de formation sur les droits humains. Il s’agit là d’une méthode utilisée par les autorités syriennes pour harceler et sanctionner les défenseurs des droits humains et supprimer toute dissidence politique. « Amnesty International craint que Muhannad al Hassani ne soit incarcéré en raison de son action légitime en faveur des droits humains, a déclaré Malcolm Smart, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord de l’organisation. Parmi les autres personnes arrêtées pour les mêmes motifs figure Anwar al Bunni, avocat et défenseur des droits humains de premier plan en Syrie qui purge actuellement une peine de cinq ans d’emprisonnement pour “diffusion de fausses informations portant préjudice à l’État”. Anwar al Bunni avait déclaré en avril 2006 à un journal qatari que la mort en détention du prisonnier politique Muhammad Shaher Haysa était « due à de mauvais traitements, voire à des actes de torture ».