À Sri Lanka, le cessez-le-feu officiel de deux jours qui a expiré le mercredi 15 avril n’a pas permis de soulager les souffrances de quelque 100 000 civils pris au piège dans la zone de conflit.
Selon des informations parues dans les médias, John Holmes, secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires, a qualifié d’« insuffisante » la pause de quarante-huit heures dans les hostilités visant à permettre à l’aide humanitaire d’entrer dans la zone et aux civils d’en sortir.
Alors que les combats s’intensifient, Amnesty International a demandé au gouvernement de Sri Lanka et aux Tigres libérateurs de l’Eelam tamoul (LTTE) de déclarer immédiatement une trêve humanitaire provisoire afin que les civils pris entre deux feux puissent se rendre en lieu sûr.
Le Royaume-Uni, la France et l’Inde auraient également invité le Sri Lanka à proposer une nouvelle trêve aux LTTE.
D’après l’ONU, les Tigres tamouls ont tué six civils qui tentaient de fuir la zone des combats pendant le cessez-le-feu. En outre, l’ONU a fait savoir en mars que plus de 2 800 civils avaient été tués et plus de 7 000 blessés depuis le début de l’année 2009.
Les civils toujours pris au piège dans la région du Vanni, dans le nord-est de Sri Lanka, ont besoin d’une aide humanitaire de toute urgence, lors même que la nourriture et le matériel médical commenceraient à s’épuiser.
Il est impossible de vérifier les informations émanant de la zone de conflit, le gouvernement sri lankais ayant bouclé cette région, où aucun travailleur humanitaire ni observateur indépendant des droits humains ne peut se rendre.
Deux membres du personnel du principal hôpital situé dans la zone de cessez-le-feu ont décrit à Amnesty International une situation de chaos. L’hôpital ne dispose plus d’anesthésiants, de bistouris ni de médicaments de base.
Selon l’un de ces professionnels de santé, 92 civils blessés ont été amenés à l’hôpital le jeudi 16 avril et les combats s’intensifient. Le second a raconté que, la veille, 75 blessés par balles ont été conduits à l’hôpital et au moins 12 civils ont été tués.
« La détresse humaine et le désespoir s’amplifient et ont désormais atteint des proportions alarmantes.
« Nous engageons toutes les parties au conflit à ne pas exposer davantage la population civile et à permettre à des observateurs internationaux comme les Nations unies de veiller à la mise en place d’un véritable cessez-le-feu, a indiqué Sam Zarifi, directeur du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International, avant de conclure :
« Afin d’éviter un nouveau bain de sang, les Tigres tamouls doivent permettre aux civils de se rendre dans des zones sûres et le gouvernement sri lankais doit prolonger le cessez-le-feu. »