Réagissant à la résolution sur le Sri Lanka adoptée mercredi 9 octobre lors de la 57e session du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, qui prolonge d’un an le mandat du Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH) en faveur de l’obligation de rendre des comptes, notamment le Projet d’établissement des responsabilités au Sri Lanka, Babu Ram Pant, directeur régional adjoint pour l’Asie du Sud à Amnesty International, a déclaré :
« L’adoption de la résolution du Conseil des droits de l’homme témoigne de la nécessité de maintenir un suivi international des motifs de préoccupation relatifs aux droits humains au Sri Lanka. Si le renouvellement du mandat est une mesure positive en faveur de l’obligation de rendre des comptes, il est décevant de constater qu’il a seulement été prolongé d’un an, malgré les appels lancés par la société civile locale et des organisations internationales pour que le mandat soit prorogé d’au moins deux ans.
« Alors que le pays traverse une période de transition politique, à la suite des récentes élections présidentielles, et que des élections générales sont prévues le mois prochain, il est essentiel que le nouveau gouvernement sri-lankais rompe avec le passé et s’engage pleinement auprès du Conseil des droits de l’homme des Nations unies et pour le projet d’établissement des responsabilités au Sri Lanka du HCDH. Il est donc décevant que le gouvernement ait choisi de poursuivre sa politique passée et de s’opposer à la collecte de preuves par les Nations unies. Cela suscite des doutes sur la volonté du gouvernement d’utiliser les ressources disponibles pour veiller à que les auteurs de graves violations des droits humains rendent compte de leurs actes, et risque de perpétuer une impunité profondément enracinée.
L’adoption de la résolution du Conseil des droits de l’homme témoigne de la nécessité de maintenir un suivi international des motifs de préoccupation relatifs aux droits humains au Sri Lanka
Babu Ram Pant, directeur régional adjoint pour l’Asie du Sud à Amnesty International
« Avec cette résolution, la communauté internationale devrait renforcer son dialogue avec le nouveau gouvernement sri-lankais afin de favoriser des progrès significatifs en matière de vérité, de justice et de réparations. En attendant, le Sri Lanka doit coopérer pleinement avec les mécanismes de protection des droits humains de l’ONU, y compris le projet d’établissement des responsabilités, et démontrer son engagement envers toutes les victimes qui attendent que justice soit faite et que les responsables soient amenés à rendre des comptes pour les graves violations des droits fondamentaux et les autres crimes relevant du droit international commis pendant le conflit armé interne du Sri Lanka, qui a duré plusieurs décennies. »
COMPLÉMENT D’INFORMATION
Le mandat du Bureau du projet d’établissement des responsabilités au Sri Lanka a été établi pour la première fois en 2021, conformément à la résolution 46/1, qui chargeait le HCDH « de recueillir, de compiler, d’analyser et de sauvegarder des informations » sur les violations flagrantes des droits humains en vue d’efforts futurs en matière de responsabilisation. Le mandat a été prolongé en 2022 par la résolution 51/1.
Le projet pour l’établissement des responsabilités est une ressource précieuse pour la préservation des preuves et la collecte d’informations, qui a pour mandat d’examiner une série de violations, notamment commises dans le cadre du conflit armé interne du Sri Lanka, et plus tard, lors des attaques du dimanche de Pâques 2019 par exemple.