Venezuela. Les détentions se multiplient sur fond de « chasse aux sorcières » contre les opposants

La récente vague d’arrestations de dirigeants et de membres d’un parti d’opposition pointent une pratique systématique qui se traduit par des atteintes aux droits humains visant ceux qui osent exprimer une opinion contraire à celle du gouvernement, a déclaré Amnesty International le 14 janvier 2017.

Entre le 11 et le 12 janvier, le député Gilber Caro, membre du parti d’opposition Voluntad Popular (Volonté populaire), ainsi que les membres du conseil Roniel Farias et Jorge Gonzalez, et les militants politiques Stacy Escalona et Irwin Roca, ont été privés de liberté après que de hautes instances, qui ont mis en avant le lien entre ces dirigeants et Lilian Tintori, épouse du prisonnier d’opinion Leopoldo López, les ont accusés publiquement de s’être livrés à des « activités terroristes ».

« Il semble que le gouvernement du président Maduro poursuive sa chasse aux sorcières contre toute personne qui ose exprimer une opinion contraire à ses choix politiques. L’utilisation d’arguments conspirationnistes absurdes pour justifier les détentions illégales démontre l’absence d’engagement du Venezuela envers la promotion et la protection des droits fondamentaux de tous les citoyens du pays, a déclaré Erika Guevara-Rosas, directrice du programme Amériques à Amnesty International.

« Les autorités vénézuéliennes doivent garantir les droits procéduraux des détenus, en particulier le droit de comparaître devant des juges civils pour des charges et des preuves fiables dans les meilleurs délais, ainsi que la possibilité immédiate de contacter leurs proches et leurs représentants légaux.

« Au lieu de persécuter ceux qui pensent différemment, le gouvernement vénézuélien doit concentrer ses efforts pour trouver des solutions efficaces et équitables afin de résoudre la grave crise humanitaire et des droits humains qui touche la population. »

Amnesty International exhorte les autorités vénézuéliennes à garantir le droit à la liberté d’expression et de réunion publique et pacifique, sans discrimination d’aucune sorte. »