À l’approche du 1er novembre 2023, date fixée par le gouvernement pakistanais pour les expulsions forcées de réfugié·e·s afghans non enregistrés, Deprose Muchena, directeur général en charge de l’impact régional sur les droits humains à Amnesty International, a déclaré :
« Amnesty International réitère avec force son appel visant à inciter le gouvernement pakistanais à revenir immédiatement sur sa décision d’expulser de force des réfugié·e·s afghans non enregistrés, en vue de la date fixée à mercredi 1er novembre. Le Pakistan doit honorer ses obligations en vertu du droit international, notamment le principe de « non-refoulement », et mettre fin à la répression et au harcèlement dont sont victimes les réfugié·e·s afghans à travers le pays.
Afghan refugees’ lives and rights are at stake
Deprose Muchena, directeur général en charge de l’impact régional sur les droits humains à Amnesty International
La vie et les droits des réfugié·e·s afghans sont en jeu, le gouvernement pakistanais et la communauté internationale ayant collectivement manqué à leur devoir de se partager la responsabilité de leur protection. C’est tout simplement inacceptable
« Amnesty International demande également à la communauté internationale d’aider financièrement le Pakistan à accueillir les réfugié·e·s afghans et de partager la responsabilité de la protection des personnes fuyant les persécutions en Afghanistan.
« Plus d’1,4 million de réfugié·e·s risquent d’être déracinés du lieu où ils ont trouvé refuge et où ils se sentent chez eux. Il est encore temps pour le Pakistan d’agir rapidement afin d’éviter de créer une crise où des familles se retrouvent sans abri, privées d’accès à des moyens de subsistance et à des services de base, et séparées à l’approche des rudes mois d’hiver.
« Cette situation mettrait particulièrement en danger les femmes et les jeunes filles, qui seraient exposées à des persécutions et à d’autres violations graves des droits fondamentaux simplement en raison de leur sexe et de leur genre. Pour une écrasante majorité d’entre elles, vivre et étudier au Pakistan peut être leur seule chance de recevoir une éducation en bonne et due forme. Un grand nombre de réfugié·e·s afghans, notamment des journalistes, des défenseur·e·s des droits humains, des femmes manifestantes, des artistes et d’anciens fonctionnaires et membres des forces de sécurité, risqueraient en outre d’être persécutés et opprimés par les talibans s’ils étaient contraints de retourner en Afghanistan.
« La vie et les droits des réfugié·e·s afghans sont en jeu, le gouvernement pakistanais et la communauté internationale ayant collectivement manqué à leur devoir de se partager la responsabilité de leur protection. C’est tout simplement inacceptable. »
Complément d’information
Amnesty International a déjà fait état du harcèlement dont sont victimes les réfugié·e·s afghans au Pakistan.
Au cours des 12 derniers mois, Amnesty International a également écrit au gouvernement pakistanais pour lui faire part de ses préoccupations concernant les retards d’enregistrement, le harcèlement et la discrimination dont sont victimes les réfugié·e·s afghans dans le pays.
La semaine dernière, Amnesty International a adressé une lettre ouverte au Premier ministre pakistanais, l’exhortant à revenir sur sa décision de renvoyer de force des réfugié·e·s afghans en Afghanistan.