À l’approche du procès en appel, jeudi 13 juillet 2023, de Truong Van Dung, défenseur des droits humains condamné pour « propagande contre le gouvernement » et condamné à six ans d’emprisonnement en mars 2023 uniquement pour avoir exprimé librement ses opinions, Ming Yu Hah, directrice régionale adjointe pour le travail de campagne à Amnesty International, a déclaré :
« Les autorités vietnamiennes utilisent une fois de plus à mauvais escient le système pénal pour réprimer la dissidence. Truong Van Dung, qui a été arrêté pour avoir donné des interviews à des médias, n’aurait jamais dû être emprisonné. Les autorités vietnamiennes doivent abandonner les accusations fallacieuses retenues contre lui et le libérer immédiatement et sans condition.
« Le procès en appel de Truong Van Dung intervient dans le contexte d’une répression persistante des personnes qui expriment des opinions différentes de celles du gouvernement ou qui le critiquent, et des organisations indépendantes de la société civile au Viêt-Nam. De nombreuses autres personnes sont emprisonnées dans des circonstances révoltantes, sans nourriture suffisante ni médicaments adéquats, simplement parce qu’elles ont exercé leur droit à la liberté d’expression.
« Les accusations injustes et les conditions d’incarcération inhumaines montrent que les autorités vietnamiennes veulent systématiquement réduire au silence la dissidence en violation directe du droit international relatif aux droits humains. La ratification par le Viêt-Nam de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, ainsi que le siège qu’il occupe au Conseil des droits de l’homme, semblent vides de sens. »
Complément d’information
Le 21 mai 2022, le militant Truong Van Dung a été arrêté au titre de l’article 88 du Code pénal de 1999 pour « propagande contre le gouvernement ». Il a été condamné à six ans d’emprisonnement le 28 mars 2023 pour avoir donné des interviews à des médias étrangers et pour la détention d’exemplaires de deux « livres illégalement imprimés » écrits l’un par la journaliste emprisonnée Pham Doan Trang et l’autre par la militante Pham Thanh Nghien qui a elle aussi été emprisonnée.
Truong Van Dung dénonce la corruption et les violations des droits humains au Viêt-Nam depuis au moins 2010. Il a activement attiré l’attention sur d’autres militant·e·s injustement emprisonnés, il s’est battu pour la transparence et contre la corruption, et il a défendu les droits fonciers et mené un travail de sensibilisation au sujet de questions environnementales.
Lors de l’audience du procès en première instance, Truong Van Dung a accusé la police de l’avoir frappé au cours de l’enquête. Les autorités semblent n’avoir pas enquêté jusqu’à présent sur ses allégations de mauvais traitements.
La torture et les autres mauvais traitements sont interdits par le droit international, notamment par la Convention contre la torture et par Pacte international relatif aux droits civils et politiques, que le Viêt-Nam a ratifiés.