Salvador. L’absence de dépénalisation de l’avortement est un terrible coup porté aux droits humains

L’absence d’adoption au Salvador, lors de la dernière session législative en date, d’une réforme dépénalisant l’avortement représente une terrible régression pour les droits humains, a déclaré Amnesty International le 26 avril 2018.

« Les législateurs salvadoriens, qui n’ont même pas voulu entamer un débat sur une réforme visant à dépénaliser l’avortement, ont du sang sur les mains. Cette réforme tellement nécessaire aurait permis de sauver la vie d’innombrables femmes et filles qui se retrouvent inutilement en danger en raison de l’interdiction totale de l’avortement. Cette occasion manquée de mettre fin à cette injustice porte un coup terrible aux droits humains au Salvador », a déclaré Erika Guevara-Rosas, directrice du programme Amériques à Amnesty International.

Les législateurs salvadoriens, qui n'ont même pas voulu entamer un débat sur une réforme visant à dépénaliser l'avortement, ont du sang sur les mains. Cette réforme tellement nécessaire aurait permis de sauver la vie d'innombrables femmes et filles qui se retrouvent inutilement en danger en raison de l'interdiction totale de l'avortement.

Erika Guevara-Rosas, directrice du programme Amériques à Amnesty International

L’Assemblée législative salvadorienne a manqué plusieurs occasions de débattre d’une réforme visant à dépénaliser l’avortement lors de la session législative qui a pris fin le 26 avril.

Le Salvador est l’un des rares pays au monde où l’avortement continue d’être interdit en toutes circonstances. Au moins 23 femmes et filles sont toujours incarcérées au titre de l’interdiction absolue de l’avortement.

Le projet de réforme du Code pénal prévoyait de dépénaliser l’avortement en cas de viol ou d’atteinte sexuelle sur mineure, lorsque la santé ou la vie de la femme ou de la jeune fille enceinte était danger, ou en cas de malformation mortelle du fœtus.

En avril, Amnesty International a remis une pétition signée par 268 630 personnes dans 60 pays, demandant à l’Assemblée législative du Salvador de dépénaliser l’avortement dans de telles circonstances.

« L’État ne peut pas continuer de réprimer pénalement les femmes et les filles, et de violer leurs droits sexuels et reproductifs. Les autorités salvadoriennes doivent libérer immédiatement et sans condition toutes les femmes qui ont été incarcérées parce qu’elles ont eu un avortement ou en raison de complications liées à la grossesse. »

Les autorités salvadoriennes doivent libérer immédiatement et sans condition toutes les femmes qui ont été incarcérées parce qu'elles ont eu un avortement ou en raison de complications liées à la grossesse.

Erika Guevara Rosas