Les autorités des États-Unis et du Mexique doivent cesser de diaboliser les participants à la caravane de migrants venant d’Amérique centrale et respecter leur droit fondamental à demander l’asile, a déclaré Amnesty International ce 24 avril 2018, avant leur arrivée à la frontière entre les deux pays, qui devrait avoir lieu dans la semaine.
« Aux États-Unis comme ailleurs, demander l’asile n’est pas un crime. Les tentatives des dirigeants des États-Unis de ternir l’image des demandeurs d’asile en les présentant comme des criminels sont des mensonges cyniques qui sonnent creux », a affirmé Erika Guevara-Rosas, directrice du programme Amériques d’Amnesty International.
Aux États-Unis comme ailleurs, demander l’asile n’est pas un crime. Les tentatives des dirigeants des États-Unis de ternir l’image des demandeurs d’asile en les présentant comme des criminels sont des mensonges cyniques qui sonnent creux.
Erika Guevara-Rosas, directrice du programme Amériques d’Amnesty International
« Menacer de placer en détention pour une durée indéterminée, de poursuivre en justice et d’expulser ces demandeurs d’asile est une opération cruelle visant à stigmatiser, terrifier et chasser des personnes traumatisées, qui, pour beaucoup d’entre elles, ont déjà tout abandonné pour fuir une situation désespérée dans leur pays d’origine. »
Amnesty International a reçu des informations indiquant que, ces derniers jours, des agents des services d’immigration mexicains ont placé en détention et tenté d’expulser des familles centraméricaines de la caravane qui prévoyaient de solliciter l’asile aux États-Unis.
Le 23 avril, le Département américain de la sécurité du territoire a également publié une déclaration vindicative qualifiant les demandeurs d’asile de la caravane de criminels et menaçant de les placer en détention pour une durée indéterminée, jusqu’à ce qu’ils puissent être renvoyés dans leur pays d’origine.
Dans cette caravane, plusieurs centaines de demandeurs d’asile auraient l’intention de chercher refuge aux États-Unis. Ils ne représentent qu’une infime proportion du nombre total de demandeurs d’asile présents dans le pays. Pourtant, le président Trump a cité la caravane comme motif du déploiement de la Garde nationale le long de la frontière avec le Mexique.
« Alors que le monde est confronté au plus grand nombre de réfugiés depuis la Deuxième Guerre mondiale, la réponse appropriée consiste à accueillir des réfugiés, et non à les insulter et les expulser vers leur pays. Renvoyer des demandeurs d’asile vers des situations dangereuses constituerait une violation des obligations légales nationales et internationales des gouvernements des États-Unis et du Mexique. »
Renvoyer des demandeurs d’asile vers des situations dangereuses constituerait une violation des obligations légales nationales et internationales des gouvernements des États-Unis et du Mexique.
Erika Guevara-Rosas, directrice du programme Amériques d’Amnesty International