Vous avez dit non à la haine. Vous avez dit non à la peur.
2017 en images
Les dirigeants mondiaux tournent le dos aux droits humains
En 2017, le monde a connu un recul des droits humains. Les signes de cette régression étaient visibles partout. Dans le monde entier, des gouvernements ont poursuivi leur offensive contre le droit de manifester, et les droits des femmes ont été particulièrement attaqués aux États-Unis, en Russie et en Pologne.
Au Venezuela et en Tunisie, où des personnes sont privées de leurs droits fondamentaux à la nourriture, à l’eau potable, à la santé et à un logement, un mécontentement social grandissant a été constaté.
Des États-Unis à l’Union européenne, en passant par l’Australie, les dirigeants des pays les plus riches ont continué d’adopter face à la crise planétaire des réfugiés une attitude purement et simplement inhumaine, considérant les réfugiés non pas comme des êtres humains détenteurs de droits, mais comme des problèmes à éluder.
Dans ce contexte, les politiques attisant la haine menacent de légitimer la discrimination à l’égard des minorités. L’incitation croissante et non dissimulée à l’intolérance a été illustrée par les slogans xénophobes scandés lors d’un défilé nationaliste à Varsovie, en Pologne, et par les actions de répression généralisée visant les membres de la communauté LGBTI de la Tchétchénie à l’Égypte.
Dans cet océan de récits révoltants, celui des Rohingyas, victimes du nettoyage ethnique mené par l’armée du Myanmar, était parmi les plus poignants. Les témoignages recueillis par nos chercheurs sont bouleversants.
« Shafi, mon fils de deux ans, a reçu un violent coup de bâton. Un coup, et il est mort… Trois de mes enfants ont été tués », a déclaré une femme à qui des militaires ont pris l’argent, les effets personnels et même les enfants.
Mais faute de dirigeants prêts à s’engager pour les droits humains à l’échelle mondiale, les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre commis du Myanmar à l’Irak ont été ignorés, rendant le monde encore plus dangereux.
Faits et chiffres
Il est plus important que jamais de protéger notre droit à la liberté d’expression
L’année dernière, un nombre sans précédent de personnes ont été prises pour cible pour s’être mobilisées contre l’injustice. En tant qu’organisation mondiale dédiée à la lutte pour les droits humains, nous n’avons pas échappé aux attaques. Certains de nos représentants en Turquie ont été arrêtés et emprisonnés sur la base d’accusations forgées de toutes pièces. Bien qu’İdil Eser, la directrice d’Amnesty Turquie, ait été libérée, Taner Kılıç, le président d’Amnesty Turquie, est toujours emprisonné.
Imaginez que vous êtes avocat-e, journaliste ou militant-e et que votre vie est menacée parce que vous avez dit la vérité.
En 2018, nous ne pouvons certainement pas tenir pour acquise la liberté de nous rassembler pour protester ou celle de critiquer nos dirigeants. En fait, il devient de plus en plus dangereux d’exprimer ses opinions.
Salil Shetty, secrétaire général d’Amnesty International
C’est exactement ce qui se passe en ce moment : les autorités poursuivent sans relâche les personnes qui se sont mobilisées pour les droits humains. Un nombre sidérant et croissant de militants sont tués : 312 homicides ont été enregistrés en 2017, contre 281 l’année précédente.
Mais en dépit des efforts déployés par certains États pour fermer des ONG, entraver le travail des médias, restreindre le droit des personnes de manifester, et emprisonner des personnes menant des campagnes, les gens ont refusé de se taire.
Dans ce climat de peur et d’intimidation, il est plus important que jamais de continuer de faire entendre notre voix.
Téléchargez le rapport 2017/18 d’Amnesty International
Le pouvoir et la solidarité des gens
Les gens sont en colère, et à juste titre, contre l’invraisemblable discours contre les droits tenu par de puissants dirigeants. Il n’est donc pas surprenant que la plus grande manifestation en faveur des droits humains jamais organisée, la Marche des femmes, ait eu lieu l’année dernière et qu’elle ait posé les bases de l’année à venir.
À chaque manifestation, des personnes ont montré qu’elles étaient déterminées à défendre les institutions luttant pour faire respecter les droits humains.
En Pologne, la remise en cause de l’indépendance du pouvoir judiciaire a fait descendre des foules dans la rue. À travers le monde, le phénomène #MeToo et le mouvement « Ni Una Menos » en Amérique latine – qui dénoncent les féminicides et la violence à l’égard des femmes et des filles – ont témoigné de l’influence des mouvements sociaux. Des militants du monde entier ont remporté d’importantes victoires pour les droits humains, et ont notamment fait lever l’interdiction totale de l’avortement au Chili, ont obtenu une avancée vers l’égalité devant le mariage à Taiwan, et ont fait tomber, une à une, les lois qui permettaient aux violeurs d’échapper à la justice en Tunisie, en Jordanie et au Liban.
Mais le combat n’est pas terminé.
En nous mobilisant et en exigeant la justice, nous façonnons l’histoire : c’est maintenant aux gouvernements de montrer qu’ils écoutent. Joignez-vous à nous et faites entendre votre voix.