Azerbaïdjan. Le gouvernement emprisonne une journaliste récompensée tandis que la répression s’intensifie

Azerbaïdjan. Le gouvernement emprisonne une journaliste récompensée tandis que la répression s’intensifie

L’incarcération d’une journaliste lauréate de plusieurs prix prestigieux, à peine deux semaines après que deux militants en faveur des droits humains ont été condamnés à des peines de prison, est une nouvelle atteinte grave à la liberté d’expression, a déclaré Amnesty International mardi 1er septembre.

Khadija Ismayilova, journaliste d’investigation travaillant pour Radio Free Europe, a été condamnée à l’issue d’un procès à huis clos à une peine de sept ans et demi de prison sur la base de charges inventées de détournement de fonds, d’entreprenariat illégal, d’évasion fiscale et d’abus de pouvoir.

« Il s’agit d’un énième procès inique s’appuyant sur des charges forgées de toutes pièces. Le gouvernement a intensifié sa répression brutale visant les militants politiques, les journalistes, les défenseurs des droits humains – en fait toute personne osant formuler des critiques publiquement », a déclaré Denis Kivosheev, directeur adjoint du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International.

Il s’agit d’un énième procès inique s’appuyant sur des charges forgées de toutes pièces. Le gouvernement a intensifié sa répression brutale visant les militants politiques, les journalistes, les défenseurs des droits humains.
Denis Krivosheev, directeur adjoint du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International

« En adoptant des lois draconiennes et en les appliquant de manière agressive, les autorités azerbaïdjanaises ont dans les faits érigé en infraction la liberté d’expression et la liberté d’association. Elles utilisent le système de justice à mauvais escient pour persécuter les dissidents. »

Selon l’avocat de Khadija Ismayilova, le ministère public n’a présenté aucun élément concret pour étayer les charges retenues contre elles.

Des journalistes indépendants et les parents de Khadija Ismayilova ont régulièrement été empêchés d’assister aux audiences et seule une poignée de diplomates étaient présents.

« Le gouvernement veut répandre la peur parmi les opposants, et signifier à la société civile qu’elle ne peut se tourner vers la justice pour garantir le respect de ses droits », a déclaré Denis Krivosheev.