Le Pérou retire un décret privant de justice les victimes de crimes commis par le passé

Amnesty International s’est félicitée de la décision du président péruvien de supprimer un nouveau texte de loi qui aurait permis d’amnistier le personnel militaire soupçonné d’avoir commis des violations des droits humains lors du conflit armé interne qui a déchiré le Pérou de 1980 à 2000. Le président Alan García a demandé au Congrès lundi 13 septembre d’abroger un décret présidentiel pris deux semaines auparavant et qui aurait pu avoir pour effet que les responsables de violations des droits humains commises avant 2003 ne seraient pas poursuivis en justice.Amnesty International avait souligné qu’il y avait encore des centaines de cas de violations des droits humains commises pendant cette période qui n’avaient pas encore été examinés et que le décret allait rendre impossibles les poursuites contre les agents de l’État soupçonnés d’entre être les auteurs. « La décision du président García de supprimer ce décret est une mesure positive qui va permettre aux victimes de crimes contre l’humanité aux mains de l’armée et de la police de bénéficier de la justice qui leur est due », a déclaré Guadalupe Marengo, directrice adjointe du programme Amériques à Amnesty International.Des milliers de personnes ont été tuées, torturées, victimes de disparitions et violées aux mains de l’armée pendant le conflit au Pérou. Des centaines de membres du groupe armé d’opposition Sentier lumineux se retrouvent actuellement derrière les barreaux pour les atrocités qu’ils ont commises tandis qu’un grand nombre de ceux qui ont commis des violations au nom de l’État entre 1980 et 2000 sont toujours en liberté. « Il est temps que toutes les victimes et leurs proches reçoivent justice et réparation pour les souffrances qu’ils ont endurées », a conclu Guadalupe Marengo.