Un syndicaliste libéré en Iran

Un syndicaliste de premier plan a été libéré après avoir purgé une peine d’un an d’emprisonnement en Iran. D’après les informations disponibles, le militant syndical indépendant Mahmoud Salehi, l’un des fondateurs du Syndicat des travailleurs de la boulangerie de Saqqez, a été libéré sous caution dimanche 6 avril.

Depuis 2007, les organisations syndicales internationales et les organisations internationales de défense des droits humains avaient uni leurs forces pour lancer un vaste mouvement de mobilisation en faveur de Mahmoud Salehi. Amnesty International s’était ainsi associée à la Confédération syndicale internationale (CSI) et à la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF) pour organiser une série de manifestations communes devant les ambassades d’Iran à travers le monde.

Mahmoud Salehi avait d’abord été condamné à quatre ans d’emprisonnement pour avoir organisé un rassemblement de travailleurs indépendants à Saqqez, le 1er mai 2004, à l’occasion de la Fête du travail. Cette peine avait ensuite été ramenée en appel à une année ferme et trois ans avec sursis.

Mahmoud Salehi avait commencé à purger sa peine le 9 avril 2007 à Saqqez, avant d’être transféré dans une prison de haute sécurité à Sanandaj, capitale de la province du Kurdistan. En prison, son état de santé s’était gravement détérioré après que les autorités pénitentiaires lui eurent systématiquement refusé un suivi médical correct pour une insuffisance rénale aiguë et d’autres affections sérieuses.

Une journée d’action internationale organisée le 6 mars 2008 en soutien à Mahmoud Salehi et à Mansour Ossanlu (ou Osanloo) avait réuni des militants syndicaux et autres dans les rues de 35 pays. Mansour Ossanlu, qui dirige le Syndicat des chauffeurs de bus de Téhéran, est toujours détenu dans la sinistre prison d’Evin, dans la capitale iranienne.

Dans la semaine ayant suivi le 6 mars, les autorités avaient retenu de nouvelles charges contre Mahmoud Salehi, qui aurait normalement dû être relâché le 23 mars. Des observateurs avaient estimé que ces nouvelles accusations faisaient suite à la journée d’action et constituaient des représailles à des messages de solidarité que Mahmoud Salehi avait réussi à faire sortir clandestinement de prison.

Depuis sa libération, Mahmoud Salehi est rentré à Saqqez, où il a retrouvé sa famille et ses amis. La CSI, l’ITF et Amnesty International ont salué sa libération, mais ont rappelé aux autorités iraniennes, dans une déclaration commune, que Mansour Ossanlu et les autres syndicalistes injustement incarcérés doivent être relâchés.