Israël prive Gaza d’électricité et de nourriture

Israël a privé la population de Gaza d’électricité, de carburant et d’aide humanitaire. Amnesty International a condamné cette mesure, qui constitue à ses yeux une sanction collective. Ce blocus va probablement provoquer une urgence sanitaire. Amnesty International a demandé le rétablissement immédiat des approvisionnements en carburant et la levée des restrictions qui empêchent la circulation des biens et des personnes entre la bande de Gaza et le reste du monde, depuis que le Hamas (Mouvement de la résistance islamique) a pris le contrôle de ce territoire en juin 2007. « Plus de 40 malades graves sont morts depuis que les autorités israéliennes ont fermé les frontières de Gaza, et donc interdit à ces personnes de se faire soigner en dehors du territoire », a déclaré Malcolm Smart, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord chez Amnesty International. « Désormais, c’est toute la population de Gaza qui se trouve en danger, en raison de la pénurie d’électricité et de carburant. » Amnesty International a reconnu qu’Israël avait le droit de prendre des mesures pour protéger sa population des roquettes et des autres attaques lancées par les groupes armés palestiniens opérant à Gaza, mais elle condamné la décision des autorités israéliennes consistant à bloquer les approvisionnements essentiels destinés à la population de ce territoire (1,5 million d’habitants). « Cette action paraît être calculée pour aggraver une situation humanitaire déjà dramatique, une situation dont souffriront essentiellement les éléments les plus vulnérables de la population – les malades, les personnes âgées, les femmes et les enfants –, et non les hommes qui attaquent Israël », a ajouté Malcolm Smart. L’électricité et le carburant, qui manquent déjà dans la bande de Gaza en raison des restrictions israéliennes, servent notamment à pomper l’eau. Les pénuries ont eu des conséquences désastreuses pour la santé et le bien-être de la population locale, qui souffre déjà d’une insuffisance en eau propre, aussi bien pour boire que pour se laver, ainsi que de l’absence de systèmes adaptés pour le traitement des eaux usées et des déchets. Sans électricité, il est impossible de réfrigérer la nourriture et des médicaments, qui deviennent vite inutilisables. Des patients dans un état critique, qui doivent recevoir un traitement urgent non disponible à Gaza, ne peuvent pas quitter le territoire. Cette situation a déjà causé la mort de 40 malades. Pour justifier leur attitude, les autorités israéliennes invoquent des « problèmes de sécurité » sans pour autant les décrire, ni proposer de solutions moins excessives pour les résoudre. Depuis la fermeture par Israël, début juin, de la frontière avec l’Égypte –le seul poste-frontière de la bande de Gaza – la population se retrouve bloquée et coupée du monde. Les malades ne peuvent pas se rendre à l’étranger pour recevoir des soins médicaux, et les commerçants et étudiants sont privés de la possibilité de quitter le territoire pour obtenir un emploi ou suivre une formation ailleurs. Le blocus draconien imposé par Israël sur les entrées et sorties de marchandises a fait passer la plus grande partie de la population locale en dessous du seuil de pauvreté, et l’a rendue dépendante de l’aide internationale. Amnesty International estime qu’un durcissement du blocus ne ferait que prolonger et aggraver la paralysie de l’économie du territoire. « Maintenant, même les aides humanitaires les plus essentielles sont bloquées. Il faut mettre un terme à de telles mesures et rétablir immédiatement le passage de cette aide, les approvisionnements en carburant et en électricité, ainsi que la circulation des autres biens de première nécessité », a déclaré Malcolm Smart.