Action unifiée pour la défense des droits humains au Pakistan

Jeudi 15 novembre, dans des pays du monde entier, des gens sont descendus dans la rue pour demander que les droits humains et la justice soient rétablis au Pakistan.

Amnesty International s’est jointe à des représentants des professions juridiques et des médias pour soutenir les très nombreux avocats, journalistes et militants qui ont été arrêtés dans le cadre de l’«état d’urgence» instauré par le général Musharraf, et protester contre ces arrestations.

Lors de cette journée d’action mondiale organisée avec l’aide de la Fédération internationale des journalistes, des manifestations ont eu lieu en Australie, au Canada, aux États-Unis, en Inde, au Népal, en Norvège, au Paraguay, au Royaume-Uni, en Suisse et en Turquie.

À Londres, une foule importante s’est rassemblée sous une immense banderole. Les manifestants tenaient des bougies et scandaient des messages adressés au gouvernement pakistanais. Irene Khan, secrétaire générale d’Amnesty International, Jeremy Dear, secrétaire général de l’Union nationale des journalistes (NUJ), et Mark Muller, président du comité des droits de l’homme de l’Ordre des avocats d’Angleterre et du Pays de Galles, ont remis une pétition au siège de la représentation du Pakistan au Royaume-Uni.

La pétition adressée au général Pervez Musharraf demande:

le respect total de la liberté d’expression au Pakistan
la libération de tous ceux qui ont été arrêtés de manière arbitraire sous l’état d’urgence
le rétablissement d’un système judiciaire indépendant
justice pour les victimes de disparition forcée
le retrait des mesures visant à instaurer des tribunaux militaires pour les civils

Irene Khan a déclaré: «Le général Musharraf doit mettre immédiatement un terme à ses attaques inadmissibles contre la communauté très active de défenseurs des droits humains au Pakistan, contre les institutions judiciaires et contre les médias indépendants. Au nom de la “guerre contre le terrorisme”, il est en train de détruire les garants mêmes de cette stabilité qu’il prétend défendre.»

Jeremy Dear a ajouté: «Les ventes d’antennes paraboliques et de radios satellite ont monté en flèche ces derniers jours au Pakistan, ce qui montre que la population tient à des informations indépendantes. La liberté des médias est indispensable pour préserver la confiance dans la démocratie et les journalistes doivent pouvoir travailler à l’abri des menaces et des manœuvres de harcèlement.»

À Berne, des militants ont affronté la neige pour aller protester devant l’ambassade du Pakistan. À Katmandou, des centaines de personnes ont manifesté dans la ville avec des affichettes et des banderoles. À New Delhi, plusieurs groupes de journalistes se sont joints aux militants d’Amnesty International pour défiler dans les rues très animées de la capitale indienne.

Amnesty International exhorte tous les États à suspendre immédiatement toute forme de coopération avec le Pakistan en matière de sécurité, y compris l’assistance militaire, jusqu’à ce que ce pays lève les mesures d’urgence qui violent le droit international relatif aux droits humains.