Le consentement, c’est ça : comment parler du consentement (et le penser)

Il est primordial de parler du consentement et de promouvoir une « culture du consentement ».

Pour cela, il faut mettre fin à ce que l’on appelle la « culture du viol », qui banalise, voire justifie les violences sexuelles, notamment le viol, dans nos sociétés.

Bien comprendre la notion de consentement sexuel peut contribuer à empêcher les viols et d’autres infractions sexuelles.

Dans certains pays, il est nécessaire d’organiser des débats publics et ouverts pour mobiliser les énergies en faveur d’une réforme des lois obsolètes en matière de viol.

Une législation qui définit le viol par l’absence de consentement établit une limite claire entre un rapport sexuel consenti et un viol, et contribue à des discussions importantes sur les rapports sexuels et sur le consentement. Parmi les 31 pays européens dont Amnesty International a étudié la situation, seuls 13 disposent de lois relatives au viol fondées sur la notion de consentement.

Dans d’autres pays, bien que les lois soient fondées sur la notion de consentement, le viol reste courant et les personnes qui le subissent se heurtent à de nombreux obstacles pour accéder à la justice et obtenir des réparations.

Malheureusement, les préjugés et les stéréotypes de genre sur la définition des violences sexuelles et du consentement sexuel sont très répandus.

« Elle/il n’a pas dit non », « elle l’a bien cherché, vu ses vêtements », « elle/il avait accepté une relation sexuelle la semaine dernière, donc son consentement valait encore pour aujourd’hui »… Voilà quelques exemples de réactions bien trop communes visant à créer la confusion sur la notion de consentement.

De tels comportements ont des conséquences extrêmement dangereuses : les victimes ne sont pas crues, elles reportent souvent la faute sur elles-mêmes, finissent par ne pas porter plainte pour viol et les responsables de ces crimes restent impunis – et risquent de récidiver.

Même si elles portent plainte, elles pourraient subir un nouveau traumatisme et/ou se voir refuser l’accès à la justice à cause des préjugés et des stéréotypes dangereux qui sont ancrés dans le système pénal.

Dans toutes les conversations concernant le consentement, qu’il s’agisse d’un débat public, d’un atelier ou d’une discussion sur les réseaux sociaux, il faut être clair : lorsqu’il s’agit de relations sexuelles, le consentement est essentiel et les limites n’ont rien d’ambigu.

Vous pouvez vous appuyer sur la définition suivante :

Le consentement doit être :

  • Donné librement : le consentement sexuel doit être l’expression d’un choix libre et volontaire pour toutes les personnes concernées. Ne pas s’exprimer ou ne pas dire « non » ne signifie pas donner son consentement. Les personnes inconscientes ou sous l’emprise de l’alcool ou de drogues ne peuvent pas donner leur consentement. Une relation sexuelle n’est pas consentie si elle a lieu sous la contrainte ou la menace. D’autres situations peuvent empêcher une personne de donner son consentement librement, par exemple si elle n’a pas la capacité mentale de consentir ou si elle est mineure.
  • Éclairé : une relation sexuelle n’est pas consentie si l’une des personnes ment ou dissimule délibérément certaines intentions, par exemple si elle prévoit un rapport non protégé. Forcer une personne trop ivre pour refuser une relation sexuelle à accepter certaines pratiques n’équivaut pas à l’obtention d’un consentement.
  • Spécifique : consentir à une chose (par exemple à des baisers) n’implique pas un consentement à aller plus loin. Voici la règle à suivre : en cas de doute, arrêter et poser la question. Et si le doute persiste, arrêter.
  • Réversible : donner son consentement une fois ne signifie pas donner son consentement pour toutes les fois suivantes. Même au milieu d’une relation sexuelle, une personne devrait être libre de s’interrompre ou de s’arrêter à tout moment et de retirer son consentement.
  • Enthousiaste : la question n’est pas de savoir si une personne dit « non », mais si elle dit « oui » ou donne activement son consentement, de diverses manières, verbales ou non.

Le consentement n’est pas un contrat ! C’est de la communication qui permet de s’assurer que chaque activité sexuelle se déroule avec le consentement de toutes les personnes concernées.

L’importance du consentement en matière de rapports sexuels peut être expliquée en envisageant d’autres exemples dans lesquels le consentement est important, et en faisant des parallèles entre ces situations et la vie sexuelle : par exemple, est-ce que vous mangeriez le repas de quelqu’un d’autre sans lui demander la permission ?

Une analogie répandue pour parler du consentement sexuel est la préparation d’une tasse de thé. Cherchez « consentement thé » ou regardez la vidéo sur YouTube.

Parmi les autres analogies pertinentes, citons « poignée de main et consentement » et le « château du consentement ».

Vous savez maintenant comment aborder et penser la question du consentement. Dans notre prochain billet, vous apprendrez à déconstruire les préjugés et à éliminer les stéréotypes.