C’est une question difficile, mais quelqu’un doit la poser. Lors du Sommet mondial des défenseur·e·s des droits humains de cette année, nous avons demandé à 11 militants et militantes de premier plan de définir l’essence des droits humains. Voici leurs réponses…
Anielle Franco, Brésil
Anielle est enseignante, journaliste et militante. Elle est également la sœur de Marielle Franco, une défenseure des droits humains qui a été abattue cette année. Anielle est déterminée à obtenir justice pour la mort de sa sœur, et à dénoncer le racisme et les problèmes rencontrés par les femmes noires au Brésil.
Les droits humains, c’est la possibilité de défendre les valeurs auxquelles nous croyons profondément. Pour moi, l’amour et l’éducation sont au cœur des droits humains. Ils peuvent nous protéger de beaucoup de choses.
Marielle et moi, nous défendions les droits humains depuis notre naissance. Nous n’avions pas le choix. Nous avons grandi dans des bidonvilles, et c’était dangereux. Il arrivait souvent qu’un homme tue sa femme. Nous ne pouvions pas rester là, sans rien faire, devant de telles injustices ; nous savions que nous devions agir.
Ma sœur Marielle m’a enseigné tellement de choses ; elle m’inspire depuis mon adolescence. À 16 ans, quand j’ai déménagé aux États-Unis, elle m’a dit : « où que tu ailles, tu devras toujours te battre pour quelque chose ». Elle m’a transmis le sens de la justice, et cela m’a poussée à rejoindre l’ONG américaine National Coalition of 100 Black Women et à suivre une formation de journaliste. Au Brésil, Marielle se battait toujours pour quelque chose. Où que je sois, je l’ai toujours soutenue. C’était incroyable de voir la femme puissante qu’elle était devenue. Elle s’est battue pour la justice jusqu’à sa mort.
Être une femme noire au Brésil, c’est très difficile. Nous sommes les plus marginalisées. J’ai conscience des combats à mener, et j’ai peur. Je ne sais pas ce qui va arriver. Je sais qu’ils vont essayer de démanteler nos organisations, de nous faire taire, mais nous devons lutter ensemble. Nous n’abandonnerons pas le combat.
Eva Lewis, États-Unis
Eva Lewis, 19 ans, est une militante pour les droits humains et une artiste du sud de Chicago (Illinois). Elle est la fondatrice et la directrice générale de « The I project ». Oh, et soit dit en passant, elle est hypercool.
Les droits humains sont les outils indispensables pour construire quelque chose de pérenne. Sans outils, on ne peut rien construire. Pour moi, le sud de Chicago, c’est comme un aquarium : il y a plein de poissons et un seul type de nourriture. Les gens ne peuvent pas construire leurs propres aquariums, donc tout le monde en partage un. Mais si chacun avait son aquarium, tout le monde se porterait bien. Les droits humains sont les outils dont nous avons besoin pour construire nos propres aquariums.
En tant que femme noire, je vis dans un pays qui n’a pas été pensé pour moi. C’était indéniable, pendant mon enfance dans le sud de Chicago. Des membres de ma famille participaient aux activités de gangs, et d’autres ont été opprimés parce qu’ils étaient noirs ou métisses.
Pour m’en libérer, je savais que j’aurais besoin de ressources, d’une bonne formation par exemple. Ma mère a fait en sorte que je puisse accéder à ces ressources, mais ça n’a pas été facile. Tous les matins, je me réveillais à 5 heures pour faire le trajet jusqu’à l’école. Je ne dormais que quatre ou cinq heures par nuit, mais je n’avais pas le choix ; il n’y avait pas de bonnes écoles autour de chez moi.
Aller à l’école au nord de Chicago m’a permis de devenir la militante en faveur des droits humains que je suis aujourd’hui. J’ai rapidement compris qu’aux États-Unis, l’éducation était équitable, pas égalitaire. Je me devais de dénoncer cela. Je m’étais battue pour avoir le privilège d’entrer dans cette école, et je devais parler des obstacles posés aux personnes comme moi. En les dénonçant, j’ai acquis les compétences nécessaires pour être militante.
Aujourd’hui, je suis dans l’une des huit meilleures universités des États-Unis. Je suis en train de créer une équipe de jeunes femmes de couleur qui viennent de communautés marginalisées et qui se battent contre l’oppression. J’ai également créé une ONG qui s’appelle « The I project ». C’est une initiative militante à travers l’art, et j’en suis très fière.
Fred Bauma, République démocratique du Congo
Fred Bauma est un dirigeant de LUCHA, un groupe de jeunes qui défend la justice sociale, les droits humains et la démocratie et qui lutte pour le changement en République démocratique du Congo. Il a été arrêté en mars 2015, a passé 18 mois en prison et aurait pu être condamné à la peine de mort. À la suite de pressions internationales exercées par des organisations comme Amnesty International, Fred a été remis en liberté en 2016.
Pour moi, les droits humains sont quelque chose de simple. C’est ce qui nous permet de nous sentir humains, et ce qui nous pousse à considérer qu’autrui est aussi humain que nous. Ils ne se trouvent ni dans les lois, ni aux Nations unies, mais dans l’amour, la compassion et l’empathie.
En grandissant, j’ai été témoin de beaucoup de violences dans mon pays. Les gens souffraient, et il y avait un sentiment général d’impuissance. Beaucoup de personnes, dont moi, ont été déplacées. Je ne voulais voir personne d’autre dans la même situation, et je savais que quelque chose devait changer.
C’est pour cela que j’ai commencé à militer pour les droits humains.
Mon premier défi à relever, c’était la violence et la répression gouvernementales. Je les subis chaque jour, et ma famille aussi. Après mon arrestation, on m’a qualifié de « risque ». Mis à part ma famille et mes amis, les gens faisaient semblant de ne pas me connaître ; ils me regardaient différemment. Ma famille et mes amis ont été très courageux de continuer à me défendre, même si cela a modifié la façon dont on les regardait, eux aussi.
Je suis fier de voir que les autres citoyens de mon pays commencent à s’exprimer plus librement, sans crainte. Il y a toujours des pressions, mais au moins ils ont conscience de notre pouvoir. Pour moi, redonner le pouvoir au peuple sera notre plus grande victoire.
Vitalina Koval, Ukraine.
Vitalina Koval est une militante incroyable au sein de la communauté LGBTI ukrainienne. Elle a cofondé un centre social qui offre un refuge aux personnes LGBTI, et elle dénonce courageusement la haine.
Pour moi, les droits humains sont des valeurs fondamentales. C’est le socle d’une société ouverte et inclusive.
À 25 ans, j’ai annoncé que j’étais lesbienne, puis j’ai réalisé que je n’avais plus rien à cacher. Je voulais me battre pour les droits des femmes et des personnes LGBTQI. J’ai su que j’étais une défenseure des droits humains après avoir assisté à la révolution de la dignité [la révolution ukrainienne], en Ukraine. J’ai passé deux semaines et demie à manifester sur Maidan Nezalezhnosti [la place centrale de Kiev]. Cela a fait de moi la défenseure des droits humains que je suis aujourd’hui.
Aujourd’hui, il existe deux problèmes principaux en Ukraine, et deux raisons pour lesquelles nous devons continuer à faire campagne. Tout d’abord, l’activité des groupes radicaux d’extrême-droite a bondi au cours des dernières années. En tant que défenseur·e·s des droits humains, nous devons les contrecarrer et nous protéger mutuellement. D’autre part, la police ne poursuit pas les gens qui commettent des infractions à l’encontre des militants. Comme ces personnes éprouvent un sentiment d’impunité, elles commettent encore plus d’actes violents. Nous devons travailler avec les autorités pour développer une législation contre les crimes de haine.
Ma victoire personnelle, c’est d’avoir annoncé que je suis lesbienne ; je ne voulais plus vivre cachée. J’ai les mêmes droits que n’importe qui. J’ai le droit d’être heureuse et de vivre librement.
Docteur Mudawi Ibrahim Adam, Soudan
En tant qu’ingénieur et défenseur des droits humains, Mudawi Ibrahim Adam dénonce depuis de nombreuses années les violations des droits humains commises au Darfour. Il a été incarcéré plusieurs fois pour des motifs liés à son travail en faveur des droits humains.
Pour moi, les droits humains sont l’égalité, la justice, la liberté d’association et le droit de ne pas subir de répression. C’est le droit de vivre. Le droit de manger. Le droit de se loger.
Enfant, je détestais l’injustice. Je voulais aider les gens dans le besoin. Je me suis retrouvé à lutter contre l’injustice. Je me suis retrouvé militant pour les droits humains. Le Soudan est un pays varié, avec beaucoup de religions et de cultures différentes. Je luttais contre la pauvreté et les violations des droits humains, et ce n’était pas facile de se battre pour l’égalité. J’ai passé une partie de ma vie en prison, privé de ma liberté. Je suis fier de ce que j’ai accompli, surtout quand je vois que mon travail a eu une influence sur les jeunes et sur leur détermination à lutter pour la justice.
Lolita Chávez, Guatemala
Aura Lolita Chávez Ixcaquic, ou Lolita, est une militante pour les droits des femmes et l’une des dirigeantes indigènes au Guatemala. Elle se bat pour protéger sa terre.
Les droits humains sont la justice, la liberté et un moyen de vivre ensemble, sur la même planète. C’est un combat qui ne concerne pas seulement les personnes, mais aussi la nature, les montagnes et les rivières.
Ma mère était une défenseure des droits humains, donc j’en suis devenue une à mon tour. Mon village était menacé, et je savais que je devais me battre. Les entreprises tentent toujours de s’emparer de notre terre, pour en tirer de l’argent. J’ai osé dénoncer cela, mais aujourd’hui, il m’est impossible de retourner dans mon village. J’ai reçu des menaces de mort, j’ai été accusée de crimes que je n’ai pas commis. Je ne peux pas rentrer.
Maria Munir, Royaume-Uni
Prendre la parole en public, défendre les droits humains… Maria Munir est une personne brillante qui s’exprime sur des sujets comme les droits des personnes transgenres ou la discrimination à l’encontre des personnes non binaires.
Les droits humains sont les libertés que chacun devrait se voir accorder dans la même mesure, pour avoir une chance de mener sa vie comme il l’entend. Ce sont des choses simples qui désignent le minimum vital nécessaire à chacun, comme des installations sanitaires et un logement. Quand nous utilisons ces termes, les droits humains deviennent un concept que chacune et chacun peut comprendre et auquel ils et elles peuvent s’identifier. Cela aide à briser la barrière qui nous pousse à estimer qu’ils sont destinés à quelqu’un d’autre. En fait, les droits humains sont des droits auxquels chaque être humain a droit.
J’ai toujours eu un sens aigu de l’importance de l’égalité. Tout le monde a le droit d’accéder aux informations. La classe sociale, l’éducation et l’argent ne devraient pas empêcher les gens de comprendre le fonctionnement du monde, ou de comprendre comment garantir la protection de leur place dans le monde.
L’un des plus grands défis que je rencontre en tant que personne qui défend les droits humains, c’est moi-même. Je n’ai pas beaucoup confiance en moi. Même si j’ai accompli beaucoup de choses, je doute toujours de moi-même et de mes capacités. Aujourd’hui, au lieu de me demander si quelqu’un d’autre pourrait faire mieux que moi, je me demande : pourquoi n’y a-t-il pas plus de défenseur·e·s des droits humains ? Pourquoi ne permettons-nous pas à plus de personnes de s’exprimer à propos des droits humains ?
La première fois que j’ai annoncé être non binaire, c’était devant le président Barack Obama, pendant une séance de questions/réponses à Londres. Au Royaume-Uni, l’Equality Act ne reconnaît pas les personnes non binaires, donc nous n’avons littéralement aucun droit. Je voulais demander à Barack Obama s’il avait des regrets sur son intervention en Libye, mais j’ai réalisé que c’était l’occasion rêvée de mettre en lumière un thème qui avait souvent été ignoré, ou moins discuté que d’autres.
Cependant, je ne dirais pas que mon « instant Obama » est ma plus grande victoire. Pour moi, c’est le nombre de personnes qui ont dit que mon travail avait fait une différence. J’ai reçu énormément de courriels et de messages sur Twitter, et j’ai lancé une discussion que les gens avaient été incapables d’avoir jusqu’à ce jour. C’est ce qui compte le plus pour moi !
Matthew Caruana Galizia, Malte
Le journaliste Matthew Caruana Galizia, lauréat du prix Pulitzer, réclame justice après le meurtre de sa mère, Daphné Caruana Galizia, il y a un an à Malte.
Les droits humains, c’est comme l’oxygène. On ne réalise pas ce qu’on a avant d’en être privés. On ne comprend leur nécessité que lorsqu’on nous prive d’oxygène, et qu’on ne peut plus respirer.
Je n’ai pas décidé de devenir militant. Ce n’était pas mon choix. Ma mère et moi étions tous deux journalistes, mais nous avions atteint un point où nous étions la cible de tant d’attaques que nous passions la plupart de notre temps à défendre notre travail pour justifier notre existence.
Ma mère a été assassinée, simplement parce qu’elle faisait son travail de journaliste. Avant son meurtre, elle était constamment attaquée. Elle a été accusée plus de cinquante fois de diffamation, au civil comme au pénal, et ses comptes bancaires ont été gelés par notre ministre.
La corruption et l’impunité sont des problèmes qui existent toujours à Malte. C’est à cela que notre histoire se résume. Nos reportages parlent des politiciens corrompus, mais il ne se passe rien. Ils profitent de leur impunité, puis ils nous attaquent. Et cela finit par conduire au meurtre d’une journaliste.
Le travail de défenseur des droits humains, ce n’est pas quelque chose que je fais par choix. C’est quelque chose que je dois faire.
Nurcan Baysal, Turquie
Nurcan Baysal est une journaliste et défenseure kurde des droits humains. Elle vient de Diyarbakir, dans la région kurde de Turquie. Nurcan a reçu des menaces de mort et des messages abusifs, et elle a été incarcérée par les autorités. Malgré tout cela, Nurcan est déterminée à continuer de se battre.
Les droits humains sont tellement simples, mais tellement importants. Sans droits, nous ne sommes rien. Si on ne peut pas parler, si on ne peut pas voir, ou dire ce que l’on pense, si on ne peut pas manifester, parler notre propre langue ou retrouver nos amis pour nous exprimer, que sommes-nous ? La vie n’a de sens qu’avec nos droits !
Cela fait plus de 20 ans que je protège les droits des femmes et des enfants. Je suis journaliste avant tout, mais je suis aussi une défenseure des droits humains.
Depuis plus de 40 ans, notre région est en guerre. J’appartiens à la deuxième ou troisième génération de Kurdes qui ont grandi avec la guerre, et je ne veux pas que mes enfants mènent la même vie que moi. C’est pour cela que j’appelle à la paix et que je me bats pour garantir la protection des droits de notre communauté. Cela n’a pas été facile ; j’ai dû surmonter beaucoup d’obstacles, principalement placés par l’État turc. Mon existence est un problème pour les personnes au pouvoir.
Quand le couvre-feu a été instauré, les médias turcs ont complètement fermé les yeux sur ce qu’il se passait dans notre région. J’étais l’une des rares personnes à informer les citoyens turcs de ce qu’il se passait réellement. J’ai vraiment essayé de faire une différence ; et avec le recul, je pense que nous avons sauvé la vie de plusieurs personnes.
Phylesha Brown-Acton, Niue et Nouvelle-Zélande
Phylesha Brown-Acton travaille depuis plus de 20 ans pour la lutte contre le VIH et pour la communauté LGBTI. Elle est également coprésidente du réseau Asia Pacific Transgender Network (APTN) et directrice de l’organisation néo-zélandaise F’INE Pasifika Aotearoa.
Que sont les droits humains ? C’est une question fondamentale, mais complexe. Les droits humains représentent beaucoup de choses pour beaucoup de personnes différentes. Pour moi, ils concernent chacune et chacun d’entre nous et garantissent notre protection, notre sécurité et l’égalité des chances.
Je suis défenseure des droits humains depuis ma naissance. J’ai toujours eu quelque chose à dire, que ce soit en tant qu’enfant, adolescente, adulte, femme trans ou militante autochtone. Je crois qu’il est important de lutter pour les causes auxquelles on croit. Je viens d’une longue lignée de femmes fortes qui ont été au cœur de la fondation de notre culture et de notre société. Depuis longtemps, ce sont elles qui me soutiennent et m’encouragent à m’exprimer.
J’ai surmonté beaucoup d’obstacles, dans ma vie. Je suis une femme trans ; est-ce que j’ai besoin d’en dire plus ? Si vous comprenez ma vie de femme trans, ma plus grande difficulté est de devoir gérer les gens qui me mettent dans des cases. Beaucoup de personnes ne parviennent pas à accepter ou à comprendre que la notion de genre n’est pas aussi binaire qu’elles le pensent.
Mis à part le fait d’être vivante, j’ai réussi beaucoup de choses. Par exemple, j’ai pu participer au deuxième Sommet mondial des défenseur·e·s des droits humains de l’histoire. Je suis la seule représentante du Pacifique Sud. Je ne suis qu’une seule voix de cette région, mais j’espère d’autres me suivront.
Han Hui Hui, Singapour
Han Hui Hui est blogueuse et défenseure des droits humains. Elle utilise son blog et les réseaux sociaux pour souligner les faiblesses des services sociaux, mais aussi pour mettre en lumière les violations des droits humains commises à Singapour. Elle a été frappée, harcelée, incarcérée et placée à l’isolement, simplement pour s’être exprimée.
En tant que Singapourienne, j’estime que les droits humains sont des choses concrètes. La possibilité d’avoir un logement adapté aux familles sur le long terme. Des soins adaptés, de sorte que les gens n’aient pas peur de mourir s’ils tombent malades. Et de véritables pensions de retraite, pour que chacun puisse profiter des plus belles années de sa vie.
Je ne me considère pas comme une défenseure des droits humains. Je suis juste une citoyenne singapourienne normale, qui veut poster des articles sur son blog à propos de sa vie et du système éducatif de son pays. Mais mes articles de blog sur le système éducatif de Singapour m’ont causé beaucoup de problèmes.
En 2013, le gouvernement singapourien m’a envoyé une lettre m’accusant de diffamation. J’avais très peur. Je n’avais pas les moyens de me défendre face au gouvernement. J’ai commencé à regarder ce qu’il se passait au-delà de nos frontières, et c’est à ce moment-là que j’ai réalisé qu’il y avait quelque chose qui s’appelle « liberté d’expression », et que j’avais le droit de remettre le gouvernement en question.
J’ai continué à poster des articles sur mon blog, mais j’ai été victime de beaucoup de violences. Les gens disaient que peut-être, je n’étais pas vraiment une fille. Ils pensent que les filles doivent parler de vêtements et de maquillage, qu’on n’est pas assez intelligentes pour tenir un blog, nous aussi.
Je suis toujours harcelée. On m’a interdit d’organiser un événement à Singapour. J’ai été placée à l’isolement et j’ai risqué la déportation. Au fond, je suis simplement quelqu’un de curieux qui veut sensibiliser l’opinion publique.