L’occupation israélienne : 50 ans de spoliations

Depuis un demi-siècle, l’occupation israélienne de la Cisjordanie (y compris de Jérusalem-Est) et de la bande de Gaza entraîne des violations systématiques des droits humains des Palestiniens vivant dans ces zones.

Depuis le début de l’occupation en juin 1967, les politiques impitoyables de confiscation des terres, de colonisation illégale et d’expropriation menées par Israël, associées à la discrimination omniprésente, ont causé d’immenses souffrances aux Palestiniens et les ont privés de leurs droits fondamentaux.

Le régime militaire d’Israël bouleverse tous les aspects de la vie quotidienne dans les territoires palestiniens occupés. Pour les Palestiniens, c’est toujours ce régime militaire qui détermine s’ils peuvent, quand ils peuvent et comment ils peuvent se déplacer pour aller travailler ou à l’école, se rendre à l’étranger, rendre visite à leurs proches, gagner leur vie, participer à une manifestation, accéder à leurs terres agricoles ou même avoir accès à l’électricité ou à une source d’eau potable. Cela entraîne une humiliation, une peur et une oppression quotidiennes. Israël a de fait pris en otage la vie de ces personnes.

Le pays a également adopté un ensemble complexe de lois militaires destinées à étouffer la critique de ses politiques, et des hauts responsables du gouvernement ont qualifié de « traîtres » les Israéliens faisant campagne pour les droits des Palestiniens.

LE PIRE, C’EST CE SENTIMENT D’ÊTRE ÉTRANGER SUR VOTRE PROPRE TERRE ET L’IMPRESSION QU’AUCUNE PARTIE DE CETTE TERRE NE VOUS APPARTIENT.

Raja Shehadeh, avocat et écrivain palestinie

DEMANDEZ À VOTRE GOUVERNEMENT D’INTERDIRE LES BIENS PRODUITS DANS LES COLONIES ISRAÉLIENNES ET D’EMPÊCHER LES ENTREPRISES BASÉES DANS VOTRE PAYS D’ÊTRE ACTIVES DANS LES COLONIES

Cela fait 50 ans qu’Israël expulse de force des milliers de Palestiniens de leurs terres, qu’il les occupe et les utilise de manière illégale pour créer des colonies dans lesquelles vivent exclusivement des colons juifs israéliens.

Des communautés palestiniennes entières ont été déplacées par ces colonies. Leurs maisons et leurs moyens de subsistance ont été détruits, et ils doivent subir des restrictions à leur liberté de mouvement, et à l’accès à leurs propres terres, eau et autres ressources naturelles. Les communautés ont également été violemment attaquées par les soldats et les colons israéliens. Nous devons agir maintenant.

Nous voulons que les gouvernements cessent de faire vivre l’économie qui permet à ces colonies illégales de croître et qui alimente la souffrance des Palestiniens. Et vous pouvez nous aider.

Ce problème ne concerne pas uniquement le fait qu’Israël se soit approprié illégalement les terres et les ressources palestiniennes. Les gouvernements du monde entier laissent entrer sur leurs marchés des biens produits dans ces colonies, et autorisent leurs entreprises nationales à être actives dans les colonies. Tout cela aide les colonies illégales à faire des profits et à prospérer.

Appelez dès maintenant votre gouvernement à interdire l’entrée sur votre marché des biens produits dans les colonies israéliennes, et à empêcher les entreprises basées dans votre pays d’être actives dans les colonies ou d’y vendre leurs biens, et aidez à mettre fin au cycle des violations des droits humains subis par les Palestiniens qui vivent sous l’occupation israélienne.

50 ANS DE COLONISATION

+ DE 600 000
colons juifs israéliens vivent sur les territoires palestiniens occupés
+ DE 100 000
hectares de terres palestiniennes ont été accaparées par Israël depuis 1967
50 000
habitations et autres structures ont été démolies par Israël dans les TPO ces 50 dernières années
+ DE 4,9 MILLIONS
de Palestiniens voient leur liberté de mouvement restreinte chaque jour

L’accaparement de terres incessant par Israël : les colonies israéliennes illégales

La politique israélienne de construction et d’expansion des colonies illégales sur les terres palestiniennes occupées est l’un des principaux éléments moteurs des violations massives des droits humains provoquées par l’occupation. Ces cinquante dernières années, Israël a détruit la propriété de dizaines de milliers de Palestiniens et a déplacé une grande partie de la population pour construire des logements et des infrastructures pour installer sa propre population sur les territoires occupés. Israël a également détourné des ressources naturelles palestiniennes telles que l’eau ou des terres agricoles pour les utiliser dans les colonies.

L’existence même des colonies dans les territoires palestiniens occupés bafoue le droit international humanitaire et constitue un crime de guerre. Malgré les nombreuses résolutions de l’ONU, Israël a continué de s’approprier des terres palestiniennes et de soutenir au moins 600 000 colons installés en Cisjordanie occupée, notamment à Jérusalem-Est. Jusqu’à 2005, plus de 9 000 colons vivaient illégalement à Gaza.

Ces derniers mois, Israël a accéléré l’expansion des colonies. Le gouvernement a annoncé un projet de construction de mille nouveaux logements dans les colonies existantes, ainsi que la construction de deux nouvelles colonies en Cisjordanie occupée.

En plus de la construction illégale de logements et d’infrastructures dans les colonies sur le territoire palestinien, des entreprises israéliennes et internationales dans les colonies ont créé une économie prospère permettant d’assurer leur présence et leur développent. Ce « programme de colonisation » dépend de l’appropriation illégale des ressources palestiniennes (notamment les terres, l’eau et les minéraux) pour produire des biens qui sont exportés et vendus au profit d’entités privées. Les biens produits dans les colonies et exportés à l’étranger représentent chaque année des centaines de millions de dollars.

Nous voulons que les gouvernements cessent de faire vivre l’économie qui permet à ces colonies illégales de croître et qui alimente la souffrance des Palestiniens. Et vous pouvez nous aider.

Appelez dès maintenant votre gouvernement à interdire l’entrée sur votre marché des biens produits dans les colonies israéliennes, et à empêcher les entreprises basées dans votre pays d’avoir des activités dans les colonies ou d’y vendre leurs biens, et aidez à mettre fin au cycle des violations des droits humains subies par les Palestiniens qui vivent sous l’occupation israélienne.

La consommation moyenne d’eau des Israéliens est au moins quatre fois supérieure à celle des Palestiniens dans les territoires palestiniens occupés. À Gaza, 96 % de l’eau est contaminée et impropre à la consommation humaine.
Deux écoliers palestiniens passent devant un graffiti peint sur le mur de l’école de l’ONU à Beït Hanoun, au nord de la bande de Gaza. Le graffiti reproduit une citation du célèbre poète palestinien Mahmoud Darwish : « Il y a sur cette terre ce qui mérite de vivre. » Des milliers de Palestiniens de Cisjordanie occupée ont été poursuivis au titre de l’ordonnance militaire n° 101, émise il y a presque 50 ans, qui interdit tout rassemblement de 10 personnes ou plus ayant un but « politique » et toute discussion et publication de contenu considéré comme « politique » n’ayant pas été autorisé au préalable par le commandant des forces militaires israéliennes de la zone concernée. Cette ordonnance ne définit pas ce qui constitue un contenu « politique ». Les Palestiniens des territoires occupés, y compris Jérusalem-Est, sont soumis à la censure et ne sont pas autorisés à organiser des activités politiques et culturelles
Les Israéliens qui refusent d’effectuer leur service militaire, notamment les pacifistes et les personnes opposées à l’occupation israélienne, sont emprisonnés pendant des semaines, voire des mois. Atalya Ben Abba (en photo ci-dessus) fait partie de ces objecteurs et a récemment été condamnée à être placée en détention militaire. Depuis le début de l’occupation, des centaines d’objecteurs et d’objectrices de conscience ont été emprisonnés par Israël.
Une famille de Bédouins jahalins pose devant sa tente en Cisjordanie quelques jours après la démolition de sa maison par l’armée israélienne le 3 novembre 2011. Actuellement, environ 7 000 personnes vivent dans 46 communautés de Bédouins et de bergers en Cisjordanie et risquent d’être expulsées ou transférées de force, car Israël prévoit de les réinstaller ailleurs pour permettre l’expansion des colonies, ce qui pourrait entraîner une annexion de facto de territoires palestiniens à l’est de Jérusalem et pourrait diviser la Cisjordanie en deux. La plupart de ces familles ont reçu des ordres de démolition contre leur communauté. Beaucoup ont été déplacées à de nombreuses reprises depuis 1948, date à laquelle ces personnes sont devenues des réfugiés après avoir fui leurs terres se trouvant sur le territoire de ce qui est devenu l’État d’Israël.
Une femme enceinte au poste de contrôle de Jubara, près de Tulkarem, en 2004. Les restrictions de la liberté de mouvement imposées sur les territoires palestiniens occupés, et particulièrement le blocus de Gaza qui a duré 10 ans, ont eu des conséquences dramatiques pour le droit des Palestiniens à la santé, à des moyens de subsistance, à l’éducation et à une vie de famille. Des femmes palestiniennes enceintes n’ont, par exemple, pas été autorisées à passer des postes de contrôle en Cisjordanie occupée ou ont été retardées, et n’ont pas été autorisées à quitter Gaza pour recevoir des soins dans un hôpital juste avant ou pendant leur accouchement. Dans certains cas, des bébés sont morts en raison de ces agissements.
Environ 500 à 700 enfants sont arrêtés et jugés devant des tribunaux militaires chaque année. La vaste majorité des enfants sont inculpés de jet de pierres, une infraction passible d’une peine pouvant aller jusqu’à 20 ans d’emprisonnement en fonction de l’âge de l’enfant. Les enfants sont souvent arrêtés lors de descentes de nuit, voient leur droit à une procédure régulière autorisant la présence d’un parent ou d’un avocat bafoué et sont victimes d’actes de torture et d’autres mauvais traitements. Ci-dessus, la photo d’un Israélien arrêtant un jeune homme en octobre 2000.
Mohammad Faisal Abu Sakha, un artiste de cirque palestinien (photo ci-dessus), a passé un an et demi en détention administrative dans une prison israélienne sans être inculpé ou déféré devant un tribunal. Pendant des décennies, les autorités israéliennes ont eu recours à la détention administrative pour remplacer les procédures pénales, ce qui bafoue le droit international. Elles ont ainsi emprisonné des dizaines de milliers de Palestiniens sans inculpation et sans jugement, au titre d’ordres de détention administrative renouvelables indéfiniment, et les ont maintenus en détention pendant des mois et des années, les privant de tout semblant de justice et causant un stress émotionnel énorme pour ces personnes et leur famille.
Un manifestant palestinien brandit son drapeau pendant une manifestation en faveur de Bilal Kayed, un prisonnier palestinien en grève de la faim, et contre sa détention administrative. Entre 1990 et 2006, plus de 150 000 Palestiniens ont été jugés devant des tribunaux militaires israéliens. En 1993, en un an seulement, 15 300 Palestiniens ont été jugés devant des tribunaux militaires. Presque toutes les affaires jugées par des tribunaux militaires en Cisjordanie occupée se soldent par des condamnations.

La vie quotidienne sous occupation : pris au piège et oppressés

Les centaines de blocages militaires en Cisjordanie (postes de contrôle, barrages routiers et routes « réservées aux colons »), ainsi que le régime général de permis, font des tâches quotidiennes des Palestiniens qui essaient de se rendre au travail, à l’école ou à l’hôpital une lutte constante. Israël affirme que le mur/barrière de 700 km est destiné à empêcher les attaques armées menées par des Palestiniens contre Israël. Mais cela n’explique pas pourquoi 85 % de ce mur/barrière est construit sur le territoire palestinien, notamment sur des terres au cœur de la Cisjordanie. En réalité, le mur/barrière sépare les populations palestiniennes les unes des autres et déchire des familles. Il empêche également des Palestiniens d’avoir accès à des services de base et sépare les agriculteurs de leurs terres et d’autres ressources, paralysant ainsi l’économie palestinienne. Des lois par nature discriminatoires et injustes empêchent également de nombreuses personnes de se marier, de se déplacer sur les territoires occupés ou de se rendre en Israël pour rendre visite à leurs proches ou vivre avec eux. Ces restrictions arbitraires sont discriminatoires et illégales et doivent être levées immédiatement.

Israël est tenu de restituer les terres, les vergers, les oliveraies et les autres biens immobiliers saisis à toute personne physique ou morale en vue de l’édification du mur dans le territoire palestinien occupé. Tous les États sont dans l’obligation de ne pas reconnaître la situation illicite découlant de la construction du mur. 

Avis consultatif de la Cour internationale de justice, 2004

Bien qu’Israël ait retiré ses troupes au sol de la bande de Gaza en 2005, le pays continue d’imposer un blocus aérien, maritime et terrestre à Gaza et maintient une « zone d’accès limité » ou « zone tampon » sur le territoire de Gaza. Cela a isolé plus de deux millions de Palestiniens d’autres parties des territoires palestiniens occupés et du reste du monde pendant 10 ans.

Restrictions des ressources naturelles

En plus de déterminer où les Palestiniens peuvent se rendre et qui ils peuvent voir, Israël contrôle et restreint arbitrairement leur accès à l’eau potable. La consommation d’eau des Israéliens est au moins quatre fois supérieure à celle des Palestiniens vivant dans les TPO.

L’eau c’est la vie. Sans eau nous ne pouvons pas vivre… Les soldats ont d’abord détruit nos maisons et les abris avec nos troupeaux, ont déraciné tous nos arbres, puis ils ont détruit nos citernes d’eau… Nous luttons tous les jours car nous n’avons pas d’eau. 

Fatima al Nawajah, habitante de Susya, un village palestinien dans les collines au sud d’Hébron.

La quantité d’eau limitée qu’Israël accorde aux Palestiniens n’est pas suffisante pour couvrir les besoins de base de la population palestinienne et ne constitue pas une distribution équitable des ressources hydriques communes. Les piscines, les pelouses bien arrosées et les immenses domaines agricoles irrigués dans les colonies israéliennes des territoires occupés, dont l’herbe est verte même au plus fort de la saison sèche, forment un contraste saisissant avec les terres desséchées et arides des villages palestiniens au pas de leur porte, où les habitants luttent pour avoir suffisamment d’eau pour se laver, prendre une douche, cuisiner, nettoyer, boire, sans parler d’arroser leurs cultures.


50 ANS D’EXPULSIONS FORCÉES, DE DÉMOLITIONS ET DE TRANSFERTS FORCÉS

Au cours des 50 dernières années, Israël a expulsé et déplacé de force des communautés palestiniennes entières et a démoli des dizaines de milliers d’habitations et d’autres structures palestiniennes, rendant des dizaines de milliers de personnes sans-abris et causant des souffrances et des traumatismes terribles. Les forces israéliennes ont également transféré de force de nombreux Palestiniens au sein des territoires occupés ou les ont contraints à l’exil. Les démolitions des habitations qui continuent d’avoir cours sont l’une des principales raisons pour lesquelles des transferts ont encore lieu aujourd’hui. Ces mesures permettent à Israël d’asseoir son contrôle du territoire palestinien et de ses ressources, de continuer l’expansion des colonies et de chasser les Palestiniens de certaines zones considérées comme stratégiques, telles que la fertile vallée du Jourdain ou Jérusalem-Est. Elles représentent également des mesures punitives et s’apparentent à des sanctions collectives.

Condamner 50 ans de colonies, 50 ans de crimes de guerre ne suffit plus. Il faut agir vite.

DEMANDEZ À VOTRE GOUVERNEMENT : D’INTERDIRE L’ENTRÉE SUR VOTRE MARCHÉ DES BIENS DES COLONIES ISRAÉLIENNES, ET D’EMPÊCHER LES ENTREPRISES BASÉES DANS VOTRE PAYS D’AVOIR DES ACTIVITÉS DANS LES COLONIES

50 ANS DE VIOLATIONS

95-99%
Proportion des affaires jugées devant des tribunaux militaires israéliens en Cisjordanie occupée se soldant par une condamnation. Les colons juifs israéliens sont jugés devant des tribunaux civils.
AUCUNE
enquête pénale n’a été menée sur les plus de 1 000 plaintes déposées auprès des autorités israéliennes pour torture depuis 2001.
+ DE 60 %
Part de la Cisjordanie contrôlée par Israël.
13 %
Part de Jérusalem-Est où les constructions palestiniennes sont autorisées. Les colonies illégales juives israéliennes couvrent 35 % du territoire de Jérusalem-Est. Israël a officiellement annexé illégalement Jérusalem-Est en 1980.

AGISSEZ MAINTENANT

Les colonies des territoires palestiniens occupés bafouent le droit international humanitaire et constituent un crime de guerre.

Omar Ghanimat, un Palestinien, photographié lors d’une audience devant la Haute Cour en 1997. Il présentait des traces de torture sur son corps à la suite de son interrogatoire qui a duré 45 jours. © David Mizrahi/Ha’aretz
Des supporters du club de foot Shabab Rafah à Gaza croisent leurs bras en solidarité avec les prisonniers palestiniens en grève de la faim © MAHMUD HAMS/AFP/GettyImages

50 ans d’arrestations arbitraires, de détentions et de procès iniques

Depuis 1967, les autorités israéliennes ont arrêté des centaines de milliers de Palestiniens, parmi lesquels des femmes et des enfants, au titre d’ordres militaires qui, souvent, érigent en infraction un vaste éventail d’activités pacifiques. Lors des périodes de fortes tensions et de violences, les hommes et les garçons de villages entiers ont été arrêtés arbitrairement. Au cours de la révolte palestinienne entre 1987 et 1993, près de 100 000 Palestiniens ont été arrêtés par les forces israéliennes.

Les autorités israéliennes ont également détenu arbitrairement des dizaines de milliers de Palestiniens, parmi lesquels des prisonniers d’opinion, les plaçant en détention administrative indéfiniment sans qu’ils soient inculpés ni jugés.

La politique appliquée depuis 50 ans par Israël et consistant à emprisonner des Palestiniens des territoires occupés dans des prisons en Israël bafoue le droit international. Les prisonniers palestiniens font également l’objet de restrictions des visites familiales et de leur accès à l’éducation et aux soins médicaux, entre autres.

Les autorités israéliennes jouent avec nos émotions, elles nous torturent et nous punissent. 

« Reham » s’est vu refuser des permis réguliers de visite à son frère qui a été arrêté à l’âge de 12 ans et est détenu dans une prison en Israël depuis 15 ans

Israël a également mis en place des tribunaux militaires destinés à juger des Palestiniens, et ne respectant pas les garanties fondamentales en termes de procès équitables. Presque toutes les affaires jugées devant des tribunaux militaires se soldent par des condamnations. La plupart de ces condamnations sont le résultat de négociations de réduction de peine, car les accusés palestiniens savent que le système tout entier est tellement injuste qu’ils seront déclarés coupables et condamnés à des peines plus lourdes si l’affaire est jugée. À l’inverse, les colons israéliens des territoires palestiniens occupés sont poursuivis devant des tribunaux civils en Israël et bénéficient de meilleures protections au titre du droit civil israélien.

À ce jour, la torture n’est pas érigée en infraction dans la législation israélienne, et les prisonniers palestiniens peuvent de ce fait être victimes d’actes de torture et d’autres mauvais traitements pendant leur détention.


50 ANS D’HOMICIDES ILLÉGAUX

Les forces israéliennes ont de lourds antécédents en matière de recours à une force excessive et souvent meurtrière contre des hommes, des femmes et des enfants palestiniens, notamment à titre de représailles contre des manifestants ou pour étouffer la dissidence. Des milliers de personnes ont été tuées et bien plus encore ont été blessées. Le fait que les autorités n’aient pas mené d’enquêtes approfondies, impartiales et indépendantes en vue de mettre fin au cycle de l’impunité a permis à ces violations de continuer d’être commises pendant un demi-siècle.

Depuis 1987, plus de 10 200 Palestiniens ont été tués, souvent dans des circonstances laissant penser que les homicides étaient illégaux et qu’ils pouvaient s’apparenter à des crimes de guerre. Sur la même période, plus de 1 400 Israéliens ont été tués par des Palestiniens. Parmi ces personnes, des centaines étaient des civils tués par des groupes armés palestiniens lors d’attaques qui représentent des crimes au titre du droit international.


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