En réaction aux informations selon lesquelles au moins quatre personnes ont été tuées et des dizaines blessées lors d’une explosion survenue le 3 décembre pendant une messe catholique à Marawi, ville du sud des Philippines, Jerrie Abella, chercheur sur les Philippines à Amnesty International, a déclaré :
« L’attentat à la bombe qui a touché une université de la ville de Marawi est abject. Il est d’autant plus inquiétant qu’il a été perpétré dans le gymnase d’un établissement où des étudiant·e·s et d’autres fidèles s’étaient rassemblés pour une messe catholique.
« Face à l’escalade de la violence dans la région, le gouvernement doit faire davantage pour protéger le droit à la vie de tous les habitant·e·s des Philippines. En outre, il a l’obligation de mener des enquêtes indépendantes, transparentes et approfondies, et de veiller à ce que les auteurs de ces actes rendent des comptes dans le cadre de procès conformes aux normes internationales, sans recourir à la peine de mort.
« Tandis que la recherche des suspects s’intensifie, le gouvernement doit également veiller, dans le cadre de sa réponse à des actes violents comme celui-ci, à respecter le droit international relatif aux droits humains et les normes en la matière. »
Complément d’information
Le 3 décembre vers 7 heures du matin, une explosion a secoué le gymnase de l’Université d’État de Mindanao à Marawi, faisant au moins quatre morts et une quarantaine de blessés. Parmi les blessés, plus de 30 sont sortis de l’hôpital, tandis que plusieurs sont toujours dans un état critique.
Les autorités n’ont pas encore identifié les auteurs de cet attentat. Le président Ferdinand « Bongbong » Marcos a déclaré que des « terroristes étrangers » pourraient être à l’origine de cette attaque, et l’État islamique l’aurait revendiqué. Les autorités affirment avoir identifié des suspects et mènent une « opération massive » afin de les appréhender.
D’après un responsable militaire, il s’agit de l’« attaque la plus violente » à Marawi depuis le siège de la ville qui avait duré cinq mois en 2017 et avait fait des centaines de morts. Cet attentat survient moins d’une semaine après une recrudescence des tensions dans le sud des Philippines, notamment à Lanao del Sur et Maguindanao del Sur, où l’armée affirme avoir tué au moins 12 membres de groupes armés.