En réaction à la trêve humanitaire annoncée par le gouvernement fédéral éthiopien dans la région du Tigré touchée par le conflit, trêve que les autorités tigréennes ont accepté de respecter si une aide suffisante parvient au Tigré dans un délai raisonnable, Sarah Jackson, directrice régionale adjointe pour l’Afrique de l’Est, la Corne de l’Afrique et les Grands Lacs à Amnesty International, a déclaré :
« La trêve humanitaire est une décision positive pour des millions de personnes prises au piège du conflit dans la région du Tigré, où l’aide alimentaire insuffisante n’a pas permis à la population d’échapper à la famine – pénurie de nourriture, d’eau et d’autres produits de première nécessité.
« Amnesty International demande à tous les acteurs impliqués dans le conflit de saisir cette occasion d’éviter une dégradation de la catastrophe humanitaire qui ravage le Tigré. Les femmes et les enfants souffrent de grave malnutrition et les articles parus dans les médias semblent indiquer que beaucoup meurent déjà de faim.
« Toutes les parties au conflit doivent accorder sans délai aux travailleurs humanitaires un accès illimité à toutes les régions touchées par le conflit dans le nord de l’Éthiopie, notamment aux régions de l’Afar et de l’Amhara. Cela suppose de rouvrir l’itinéraire terrestre qui relie l’Afar au Tigré pour acheminer l’aide, cet itinéraire ayant été fermé à la suite de la recrudescence des combats dans la zone frontalière. Il faut aussi permettre la reprise de services essentiels tels que les banques, l’électricité et les communications mobiles et Internet.
« Enfin, la trêve doit permettre la circulation de l’aide humanitaire sans entraves et sans discrimination, notamment les soins médicaux, vers l’ouest du Tigré, région actuellement contrôlée par les forces de l’Amhara et de l’Érythrée. »
Complément d’information
Selon certaines informations, plus de 5,2 millions de personnes ont besoin d’une aide alimentaire dans le Tigré, mais les organisations humanitaires n’ont pu atteindre que 784 000 personnes depuis mai 2021. La fermeture par le gouvernement éthiopien des communications téléphoniques et Internet, et des services bancaires, et les restrictions sur les liquidités dans le Tigré, ainsi que les pénuries de carburant, paralysent les opérations humanitaires.