Alors que le Parlement polonais s’apprête à débattre de deux lois draconiennes qui cherchent à interdire l’accès à l’avortement et à criminaliser l’éducation sexuelle tout en assimilant l’homosexualité à la pédophilie, Draginja Nadazdin, directrice d’Amnesty International Pologne, a déclaré :
Tenter de faire adopter ces lois rétrogrades serait honteux en toutes circonstances, mais les faire passer en hâte sous couvert de la crise du COVID-19 est indéfendable.
Draginja Nadazdin, directrice d’Amnesty International Pologne
« Tenter de faire adopter ces lois rétrogrades serait honteux en toutes circonstances, mais les faire passer en hâte sous couvert de la crise du COVID-19 est indéfendable.
« Ces lois vont alimenter la peur et l’ignorance et restreindre encore davantage l’accès à l’avortement pour les femmes, dans un pays où la législation en la matière est déjà l’une des plus restrictives d’Europe.
« Elles mettraient en danger la santé et la vie des femmes et des jeunes filles, tout en entravant l’accès pour les jeunes à des informations dont ils ont besoin pour des relations sexuelles sans risque.
Ces lois vont alimenter la peur et l’ignorance et restreindre encore davantage l’accès à l’avortement pour les femmes, dans un pays où la législation en la matière est déjà l’une des plus restrictives d’Europe.
Draginja Nadazdin, Amnesty International
« Dans un pays où les droits en matière de sexualité et de procréation sont déjà très limités, l’éducation à la sexualité est essentielle en vue d’aider les jeunes gens à prendre des décisions sur des sujets comme le consentement, la contraception et la prévention des infections sexuellement transmissibles. Il est donc crucial que les députés polonais rejettent ces textes de loi régressifs. »
La manifestation virtuelle débutera le 14 avril dans l’après-midi ; des milliers de militant·e·s posteront des selfies avec le hashtag #ProtestAtHome. Beaucoup utiliseront comme arrière-plan le Parlement polonais, pour souligner qu’ils adressent leurs demandes aux députés polonais. #ProtestAtHome#NieSkladamyParasolek #StrajkKobiet Pour des mises à jour en live sur Twitter, suivez @amnestyPL @mcostariba @AnnaMBlus
Complément d’information
Le débat sur ces deux projets de loi étant programmé durant la pandémie de COVID-19, il n’est pas envisageable de manifester dans la rue. Aussi a-t-il été décidé d’organiser une « manifestation virtuelle en plein confinement », parmi les premières de ce type.
Ces deux projets de loi sont des « initiatives citoyennes ». Le premier limiterait fortement l’avortement, tandis que le second, à l’initiative d’organisations anti-LGBTI, ferait de l’enseignement ou même de la promotion de l’éducation à la sexualité auprès de personnes âgées de moins de 18 ans une infraction passible d’une peine maximale de trois ans de prison.
Le Parlement, formé à la suite des élections d’octobre 2019, a l’obligation légale d’examiner les projets de loi émanant d’« initiatives citoyennes » dans les six mois suivant sa mise en place – d’ici mai 2020.